MILAN (Reuters) - Versace pourrait choisir soit les Etats-Unis soit l'Asie pour son introduction en Bourse, a laissé entendre mardi son administrateur délégué, suivant ainsi l'exemple d'autres marques prestigieuses italiennes telles que Prada et Ferrari.
Versace, dont le fonds de capital-investissement Blackstone détient 20% du capital depuis 2014, prépare une IPO qui, selon une source proche du dossier, pourrait avoir lieu l'an prochain.
La maison de couture pense terminer l'année 2015 sur un chiffre d'affaires dépassant 630 millions d'euros, contre 549 millions l'an dernier, a précisé l'administrateur délégué, Giangiacomo Ferraris, ajoutant toutefois que l'évolution des marchés russe et chinois étaient préoccupante.
Il n'a pas donné de calendrier estimatif pour l'introduction en Bourse, déclarant que cela dépendait de différents facteurs externes, parmi lesquels l'évolution des marchés. "Mais nous y travaillons avec application et sérieux", a-t-il dit à la presse. "Nous voulons être prêts".
Giangiacomo Ferraris a poursuivi en observant que plusieurs possibilités se présentaient pour l'IPO. "Nos parts de marché en Asie sont bien distribuées. Notre actionnaire Blackstone est américain avec des bureaux à Londres et notre marque est italienne, donc le choix des possibilités est vaste. Nous déciderons le moment venu", a-t-il dit.
Versace a renoué avec le bénéfice en 2011 après avoir connu des années difficiles à la suite du meurtre de son fondateur, Gianni Versace, en 1997. Il est à présent dirigé par le directrice artistique, Donatella Versace.
"Le but de l'IPO est d'assurer l'avenir à long terme de la société et de réduire sa dépendance envers la famille", a encore dit Giangiacomo Ferraris.
La maison Prada avait choisi Hong Kong en 2011 pour se lancer en Bourse, tandis que le constructeur automobile de luxe Ferrari prévoit d'être coté à New York le mois prochain.
Le ralentissement économique de la Chine, pays qui était ces dernières années un moteur de croissance du secteur du luxe, rend à nouveau attrayants des marchés plus matures comme les Etats-Unis.
Quant à la Russie, elle subit de plein fouet l'impact des sanctions internationales pour son rôle dans la crise ukrainienne.
(Claudia Cristoferi, Wilfrid Exbrayat pour le service français)