PARIS (Reuters) - Les députés français ont adopté par un vote à main levée mardi, en deuxième lecture, une proposition de loi qui permet de plonger dans une sédation irréversible les patients en phase terminale sans aller toutefois jusqu'à légaliser l'euthanasie.
Les groupes PS, Les Républicains, UDI (centriste) et Front de gauche ont majoritairement voté pour ce texte que le Sénat, où la droite est majoritaire, avait rejeté en juin.
Le groupe des Radicaux de gauche a refusé de participer au scrutin, tandis qu'une partie des écologistes et quelques socialistes s'abstenaient, pour protester contre le refus de légaliser le suicide médicalement assisté.
A l'opposé, les députés LR membres de l'Entente parlementaire, l'aile droitière du principal groupe de l'opposition, ont voté contre cette proposition de loi qu'ils considèrent comme "un droit à la mort".
Le texte, qui est soutenu par le gouvernement, prévoit une "sédation profonde et continue" et rend contraignantes pour les médecins les directives anticipées laissées par les malades.
Le Sénat devrait procéder à une seconde lecture de ce texte avant la fin de l'année et devrait à nouveau le rejeter.
Une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sera ensuite convoquée afin de tenter de déboucher sur un texte commun, mais un accord apparaît peu probable. L'Assemblée, qui a constitutionnellement le dernier mot, procédera ensuite à son adoption définitive.
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)