La discussion sur le fardeau de la dette qui pèse sur la Grèce dépend de la réalisation des réformes, a souligné mercredi le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici dans un entretien paru au quotidien grec Ta Néa.
"Ce qui prévaut est l'application des réformes structurelles (...)" avant une discussion sur la dette, a souligné le Commissaire européen, qui a dû reporter une visite à Athènes, prévue initialement mercredi et jeudi, en raison d'un deuil.
La Commission a assuré que M. Moscovici "préciserait très bientôt une nouvelle date pour sa visite en Grèce".
"Sur la question de la dette, il est sûr qu'il n'y a aucune volonté des pays membres de la zone euro pour une décote nominale (une réduction pure et simple, ndlr). Ainsi, il faut chercher une procédure pour alléger la Grèce du lourd fardeau de la dette", a ajouté Pierre Moscovici.
La visite de M. Moscovici en Grèce devait être la première depuis l'arrivée au pouvoir d'Alexis Tsipras, premier chef de gouvernement européen issu de la gauche radicale.
Elle devait intervenir au moment où le Parlement grec débat d'un projet de loi controversé comprenant de nouvelles mesures d'austérité allant de la réformes des retraites à l'augmentation des taxes.
Le vote sur ce projet de loi, prévu dans la nuit de vendredi à samedi, devrait donner le feu vert pour le versement d'une tranche de 2 milliards d'euros de prêts par la zone euro au pays.
Après de dures négociations avec l'UE, le gouvernement d'Alexis Tsipras, qui avait promis initialement aux Grecs "la fin de l'austérité", a finalement été contraint en juillet de signer un nouveau prêt sur trois ans pour éviter le défaut de paiement de son pays.
Il s'est ainsi engagé à réaliser des réformes douloureuses réclamées par les créanciers, visant surtout à la réduction des dépenses publiques.
Pierre Moscovici a reconnu que "le climat" entre Athènes et l'UE "s'était beaucoup amélioré depuis le sommet européen en juillet" et que "le nouveau programme de sauvetage du pays était sur la bonne voie".
"Cela nous permet de faire face à l'avenir avec optimisme et confiance", a-t-il jugé.