Les arrêts maladie de longue durée augmentent le risque de chômage pour les salariés du privé, en particulier chez les femmes, selon une étude des services statistiques du ministère des Affaires sociales publiée mardi.
Plus l'arrêt maladie dure et plus l'effet est pénalisant sur le parcours professionnel.
Ainsi parmi les salariés ayant été arrêtés plus d'un mois dans l'année pour maladie, 15% des femmes et 11% des hommes se trouvent l'année suivante au chômage ou inactifs, contre respectivement 7% et 4% lorsqu'il n'y a pas eu d'arrêts.
Les proportions sont d'autant plus élevées que les arrêts maladie sont longs: au-delà de deux mois, elles passent à 18,9% pour les femmes et 14,2% pour les hommes.
L'étude de la Drees a été réalisée auprès d'un échantillon de 250.000 salariés du secteur privé âgés de 25 à 55 ans suivis entre 2005 et 2008.
En revanche, l'étude ne note pas d'effet pénalisant plus marqué lorsque les arrêts sont inférieurs à un mois.
A la suite d'arrêts maladie de longue durée, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être au chômage ou en inactivité. Une différence imputée à une moindre insertion des femmes dans le marché du travail (activité réduite plus fréquente, salaires et qualification moindres).
L'étude relève aussi qu'après une période de chômage ou d'inactivité, les salariés sont moins absents que ceux en emploi depuis au moins deux ans.
Les auteurs y voient le signe d'un lien entre "insécurité de l'emploi" et "propension plus forte à travailler en étant malade".
Ils notent toutefois que la reprise d'un emploi peut aussi être "temporairement associée à une amélioration de l'état de santé perçu".