Bruxelles a donné dix jours à Volkswagen (DE:VOWG) pour s'expliquer sur les rejets de CO2 de centaines de milliers de véhicules, plus élevés que ce que promettait le constructeur, tandis que les autorités allemandes s'apprêtaient à mener des tests tous azimuts.
A Bruxelles, le commissaire en charge de l'Action pour le climat Miguel Arias Canete a envoyé lundi une lettre au patron de Volkswagen "pour demander des clarifications", et a donné dix jours pour répondre, a expliqué une porte-parole de la Commission européenne mardi.
En Allemagne, l'autorité automobile KBA a annoncé qu'elle allait tester "les émissions de CO2 et la consommation de carburant de tous les modèles de voitures concernés". "La KBA va aussi se pencher sur tout le processus de détermination de ces valeurs chez Volkswagen et ses sous-traitants", selon un communiqué.
Le 5 novembre, Volkswagen avait avoué des "irrégularités" sur les émissions de dioxyde de carbone de 800.000 véhicules, plus élevées de ce que promettait le constructeur allemand sur le papier. L'affaire concerne des voitures de marque VW, Skoda, Audi et Seat.
La révélation venait de l'enquête interne menée après l'éclatement du scandale portant sur 11 millions de véhicules diesel équipés d'un logiciel capable de truquer les tests aux émissions d'oxyde d'azote (NOx).
L'UE surveille tout particulièrement les émissions de CO2, qui jouent un rôle déterminant dans le réchauffement climatique.
Chaque année, la Commission publie la liste des émissions moyennes de tous les constructeurs automobiles. Un constructeur qui dépasse les plafonds fixés est susceptible de payer une amende: c'est ce qui est arrivé à Autovaz (1 million d'euros) et Ferrari (N:RACE) (20.000 euros) en 2013.
La Commission a décidé de retarder ce rapport "pour prendre en compte les derniers développements", a indiqué une source proche de l'exécutif européen.
Dans sa lettre, le commissaire européen demande à Volkswagen de préciser quels sont les modèles et combien de véhicules affectés par les révélations sur le CO2, ainsi qu'un chiffrage de la sous-estimation des émissions.
Interrogé par l'AFP, Volkswagen a confirmé avoir reçu la lettre et indiquer qu'il répondrait après une enquête interne.