MOSCOU (Reuters) - Le laboratoire moscovite chargé des tests antidopage a cessé ses activités après la suspension de son accréditation par les instances internationales, a annoncé mardi Nikita Kamaïev, directeur de l'agence russe antidopage.
Dans un rapport publié lundi, l'Agence mondiale antidopage (Ama) a recommandé la suspension de la Fédération russe d'athlétisme, parlant d'une "culture de la tricherie profondément enracinée" et d'une collusion avec les pouvoirs publiques.
Le Kremlin a jugé mardi ses allégations infondées.
Nikita Kamaïev a invité la presse à faire la distinction entre le laboratoire dont il a annoncé la fermeture et l'agence russe antidopage (Rusada), qui, a-t-il assuré, "agit en totale conformité avec les exigences de l'Ama".
Il a en outre émis des doutes quant à la crédibilité des sources citées par les auteurs du rapport de l'Ama, parmi lesquelles, dit-il, figurent des athlètes convaincus de dopage.
"Quand les propos de sportifs ayant enfreint les règles à plusieurs reprises et ayant déjà été sanctionnés pèsent plus lourd que les nôtres, on peut se poser des questions", a-t-il commenté.
"Il y a des problèmes, mais (...) les faits avérés sur des bases statistiques montrent que l'Agence russe antidopage est assez efficace", a ajouté Nikita Kamaïev.
"Jusqu'à ce que des preuves soient présentées (...), il sera difficile d'accepter ces accusations; elles sont totalement dénuées de fondement", a quant à lui déclaré à la presse Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Un peu plus tôt, le ministère russe des Sports s'était dit ouvert à une coopération plus étroite avec l'Ama pour éviter à l'avenir les éventuelles irrégularités commises par l'agence russe antidopage et son laboratoire.
Selon la commission d'enquête indépendante de l'Ama, le laboratoire en question a détruit 1.417 échantillons juste avant une inspection.
Le ministre russe des Sports Vitali Moutko assure que les échantillons ont été détruits à la demande de l'Ama.
Ses services affirment également que l'agence russe antidopage se conformait strictement aux recommandations de l'Ama et du Comité international olympique (CIO). Il ajoute que des observateurs internationaux indépendants ont été engagés lors des grands événements sportifs en Russie pour superviser les procédures antidopage.
(Maria Kiselyova; Danielle Rouquié et Jean-Philippe Lefief pour le service français)