par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Veolia et le RAID vont assurer une protection spéciale des réseaux d'eau du Bourget (Seine-Saint-Denis) pour déjouer d'éventuelles attaques terroristes lors de la COP21, a déclaré à Reuters Jean-Louis Fiamenghi, directeur de la sûreté du groupe français.
Bien que décidé plusieurs mois avant les attentats perpétrés le 13 novembre à Paris, ce dispositif constitue l'une des réponses aux risques d'attaques chimiques ou bactériologiques en France, soulignés jeudi par le Premier ministre Manuel Valls.
"L'enjeu pour la COP21, c'est qu'il y aura des personnalités, de la population et donc de la communication, et qu'un terroriste peut très bien profiter de ce rassemblement pour frapper et envoyer un signal fort", a souligné Jean-Louis Fiamenghi, nommé chez Veolia en 2012 après avoir notamment dirigé le RAID de 2004 à 2007.
"Des capteurs mis en place par Veolia, en liaison avec les unités antiterroristes, nous permettront d'avoir une remontée directe si quelqu'un verse des substances dans les circuits et d'alerter rapidement la population. En cas de localisation de la menace, les unités d'intervention, dont le RAID, sont prêtes à intervenir."
Le dispositif a été testé en interne chez Veolia à l'occasion de l'exposition universelle de Shanghai en 2010 puis des JO de Londres en 2012. Il a pour la première fois été appliqué lors des Jeux de la Francophonie de Nice, en 2013.
En comptant les délégués des 195 pays participants, les représentants de la société civile, les journalistes et les personnes chargées du fonctionnement de la conférence, 40.000 à 45.000 personnes sont attendues au total sur le site de la COP21 pendant la conférence, du 30 novembre au 11 décembre.
Alors que Veolia dénombre "quelques dizaines de points d'intérêt vitaux" parmi ses installations en France, le numéro un mondial de la gestion de l'eau souligne qu'il avait déjà adapté son dispositif de sécurité après les attentats du mois de janvier.
"Nous sommes opérateurs d'importance vitale et, à ce titre, le gouvernement vient contrôler les dispositifs de sécurité et de sûreté que nous mettons en place sur nos points d'intérêt vitaux. Il y a une culture de la sûreté chez Veolia qui nous oblige à sécuriser ces sites", souligne Jean-Louis Fiamenghi.
"A l'heure actuelle, sur l'ensemble de la France, il n'y a pas eu de menace nucléaire, bactériologique et chimique sur les sites de Veolia. Mais nous avons inclus ce risque dans le cadre de nos exercices annuels avec les préfectures et nous y travaillons", ajoute-t-il.
(Edité par Dominique Rodriguez)