MELBOURNE (Reuters) - BHP Billiton a annoncé vendredi qu'il déprécierait de 7,2 milliards de dollars (6,6 milliards d'euros) la valeur de ses actifs américains dans le schiste en raison de la conjoncture déprimée des marchés pétroliers et gaziers.
Le groupe minier risque ainsi d'alimenter les conjectures voulant qu'il soit obligé de réduire son dividende, pour la première fois depuis plus d'un quart de siècle.
La provision sera de 4,9 milliards de dollars après impôt.
"En un mot comme en cent, la société ne peut plus se permettre de poursuivre sa politique de dividende en l'état sans exposer son bilan à une situation difficilement soutenable pour une société de ce type", dit Ben Lyons (ATI Asset Management).
Les investisseurs jugent que le groupe minier doit renoncer à sa politique consistant à maintenir ou à accroître son dividende à chaque publication de résultats car il doit recourir à l'endettement pour le financer en raison du marasme des matières premières et de la chute de ses profits.
La dépréciation annoncée, qui porte la provision totale avant impôt sur ces actifs à 12,8 milliards de dollars en moins de quatre ans, va grever les paramètres suivis par les agences de notation, ce qui, si l'on prend en compte la chute des prix de ses produits, obligera BHP à couper dans son dividende, font valoir les analystes.
Cette politique de maintien ou de bonification systématiques du dividende est en vigueur depuis la fusion de BHP et de Billiton en 2001 mais elle est devenue risquée pour la qualité de sa signature, estiment les agences de notation.
La provision ainsi constituée implique que le groupe minier a effacé près des deux tiers de l'investissement consenti dans le schiste américain, un segment où il avait fait son apparition en 2011, époque où les cours du pétrole et du gaz étaient bien plus hauts, par le biais de deux acquisitions représentant 20,6 milliards de dollars.
Les investisseurs prévoient de nouvelles dépréciations car ils estiment les actifs de BHP dans le schiste bien en deçà des 12 milliards de dollars auxquels le groupe les valorise dorénavant.
(Sonali Paul, Wilfrid Exbrayat pour le service français)