PARIS (Reuters) - Les entreprises en France n'ont globalement pas de problème d'accès au crédit mais les très petites rencontrent néanmoins des difficultés pour leurs besoins en lignes de trésorerie, a déclaré vendredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
Ouvrant un colloque sur le financement des TPE (très petites entreprises), il a souligné que les concours bancaires aux entreprises progressaient en France "plus rapidement que partout ailleurs en Europe", avec un rythme de 4,5% à fin novembre, et avec les taux les plus bas de la zone euro.
Mais il a reconnu que, pour les TPE, l'accès aux crédits de trésorerie était plus difficile, avec moins de 60% de demandes satisfaites contre 74% pour les PME.
"Il convient naturellement de tenir compte de situations financières potentiellement plus fragiles mais il s'agit à l'évidence d'un point de vigilance", a indiqué François Villeroy de Galhau.
Pour contribuer à y remédier, il a annoncé la création, dans chaque succursale départementale de la Banque de France, d'un correspondant TPE chargé de les conseiller et les orienter, une initiative qui vise à prévenir les difficultés dans les relations entre les entreprises et les banques.
La Banque de France va en outre mettre à disposition des entreprises un outil d'analyse et de simulation en ligne, permettant notamment à un dirigeant d'apprécier la situation financière de son entreprise.
Elle entend s'investir également dans les efforts pour diminuer les délais de paiement des entreprises. Selon des enquêtes, ils seraient à l'origine d'un quart des faillites d'entreprises, pour l'essentiel des PME, en les privant de 15 milliards d'euros de trésorerie.
"Les différentes enquêtes montrent que la situation a cessé de s'améliorer depuis plusieurs mois et que les délais ne baissent plus, voire ont tendance à augmenter", a dit François Villeroy de Galhau. Le gouvernement a haussé le ton sur le sujet en publiant pour la première fois fin 2015 le nom de sociétés sanctionnées pour des abus.
La Banque de France entend pour sa part participer "activement", au sein de l'Observatoire du financement des entreprises mais aussi dans le cadre de ses relations avec les établissements financiers, "à une réflexion sur les produits financiers les plus adaptés à une atténuation de cet obstacle important au développement des TPE".
(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)