TOKYO (Reuters) - La Bourse de Tokyo a chuté de 5,40% mardi, sa plus forte baisse en pourcentage depuis la mi-2013, dans le sillage des marchés boursiers internationaux la veille et en raison de la hausse du yen, acheté comme valeur refuge en période de turbulences.L'indice Nikkei a dégringolé de 918,86 points à 16.085,44, sous le poids notamment du secteur bancaire, effaçant son rebond des dernières semaines pour revenir à son plus bas niveau depuis le 21 janvier.
Un recul sous les 16.017 points le ferait tomber à son plus bas depuis octobre 2014.
L'indice plus large Topix a lâché 76,08 points (5,51%) à 1.304,33 dans des volumes supérieurs à la moyenne et avec la totalité de ses 33 sous-indices dans le rouge.
En séance, l'indice a reculé jusqu'à 1.299,53, un plus bas depuis octobre 2014.
Le yen a franchi le seuil des 115 pour un dollar pour la première fois depuis novembre 2014 et se traitait en fin de séance autour de 114,70, en hausse de près de 1% sur la journée.
L'aversion au risque a fait passer le rendement des obligations d'Etat à 10 ans en territoire négatif, à -0,10%, du jamais vu pour un pays du G7.
L'indice Nikkei de la volatilité a atteint un plus haut de six mois et le volume a été important avec 3,17 milliards de titres qui ont changé de mains, à comparer à une moyenne de 2,3 milliards par jour.
Les banques, sous pression depuis la décision de la Banque du Japon d'introduire un taux de dépôt négatif le mois dernier, ont subi le gros des dégagements à l'instar de leurs homologues européennes la veille.
Sumitomo Mitsui Financial Group a chuté de 8,97%, Mitsubishi UFJ Financial Group de 8,73% et Mizuho Financial Group de 6,22%.
Le raffermissement du yen a affecté les exportateurs, au premier rang desquels les constructeurs automobiles Nissan (T:7201) (-7,21%), Honda (-6,74%) et Toyota (T:7203) (-6,12%).
"En période de hausse du yen, on aurait tendance à se reporter sur des valeurs sensibles à la demande intérieure comme les banques, mais c'est hors de question dans le contexte d'aujourd'hui", note Masashi Oda, chez Sumitomo Mitsui Trust Bank, qui ne voit que les valeurs défensives surnager dans la période actuelle.
Avec la chute des indices, les sociétés de Bourse Nomura Holdings et Daiwa Securities Group ont perdu respectivement 9,06% et 5,24%.
Les publications de résultats qui se poursuivent ont eu peu d'impact sur la tendance mais le groupe de cosmétiques Shiseido (T:4911) a chuté de 8,48% à 2.132,50 yens, au plus bas depuis mai 2015, après avoir communiqué une prévision de bénéfice annuel en-deçà des attentes des analystes.
Le fabricant d'écrans Japan Display, qui a annoncé lundi anticiper une perte d'exploitation sur le trimestre en cours, a perdu de son côté 8,59%.
(Ayai Tomisawa, Véronique Tison pour le service français)