DAMAS (Reuters) - Le gouvernement syrien a annoncé mardi avoir accepté de suspendre les "opérations de combats" conformément au projet de trêve américano-russe qui exclut de son champ d'application l'organisation Etat islamique (EI) et le Front al Nosra, émanation locale d'Al Qaïda.
Dans un communiqué, le régime dit qu'il se coordonnera avec Moscou pour définir les zones et les groupes concernés par la trêve et souligne l'importance que revêt à ses yeux le bouclage des frontières et l'arrêt de l'aide apportée aux groupes armés par des puissances étrangères.
Damas accepte "une cessation des opérations de combats sur la base d'une poursuite des efforts militaires contre Daech, le Front al Nosra et les autres organisations terroristes qui leur sont liées.
Il faut, ajoute le régime, "empêcher ces organisations de renforcer leurs capacités ou de se déplacer afin d'éviter que cet accord soit violé."
Damas se réserve le droit de répliquer à la moindre des violations du cessez-le-feu par des groupes armés visant des civils ou les forces gouvernementales.
Les Etats-Unis et la Russie ont présenté lundi un plan en vue d'une cessation des hostilités en Syrie, proposant que celle-ci entre en vigueur le samedi 27 février.
Les belligérants devront faire savoir au plus tard le 26 février à midi heure de Damas (10h00 GMT) s'ils acceptent cette proposition. Si c'est le cas, les combats devront cesser à minuit, précisent Américains et Russes dans un communiqué commun.
Par la voix de son vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, la Turquie a salué mardi le projet américano-russe de suspension des opérations militaires en Syrie, tout en faisant part de ses réserves sur les chances de succès des discussions portant sur la transition politique.
Il a souligné qu'Ankara avait des doutes sur les opérations que les forces russes pourraient mener contre l'opposition modérée et contre les civils.
A Londres, le secrétaire au Foreign Office, Philip Hammond, a déclaré disposer d'éléments inquiétants laissant penser que les Kurdes de Syrie se coordonnent avec le régime syrien et avec l'armée de l'air russe.
"Nous recueillons depuis quelques semaines des éléments inquiétants montrant qu'il y a coordination entre les forces des Kurdes de Syrie, le régime syrien et l'armée de l'air russe, qui nous mettent mal à l'aise en ce qui concerne le rôle que jouent les Kurdes dans tout cela", a dit Philip Hammond au parlement britannique.
(Kinda Makieh et Guy Faulconbridge; Nicolas Delame et Eric Faye pour le service français)