PARIS (Reuters) - Engie a publié jeudi une perte nette de 4,6 milliards d'euros, plombé par la chute des prix du pétrole, du gaz et de l'électricité, et a annoncé un vaste plan de transformation à trois ans visant à faire du groupe un leader de la transition énergétique.
Face aux bouleversements sans précédent du monde de l'énergie et à une transition "devenue irréversible", Engie "doit lancer une transformation profonde de l'entreprise", a déclaré son PDG, Gérard Mestrallet, lors d'une conférence téléphonique.
Le groupe français entend ainsi, d'ici à 2018, offrir davantage de services aux industriels et aux particuliers, être plus engagé dans les activités peu ou pas émettrices de CO2, et porter la part des activités régulées de 50% de l'Ebitda aujourd'hui à 85% en 2018, réduisant ainsi son exposition aux prix des matières premières.
Pour y parvenir, il prévoit de procéder à 22 milliards d'euros d'investissements et de réaliser des cessions massives d'actifs portant sur 15 milliards d'euros, près d'un tiers de ce programme de cessions étant déjà signé.
Le groupe a ainsi également annoncé jeudi la vente de 10 gigawatts de capacités de production d'électricité aux Etats-Unis et de deux centrales à charbon (3 GW) en Inde et en Indonésie, qui lui permettront de réduire se dette de 5,5 milliards d'euros.
Il va aussi acquérir la société américaine OpTerra Energy Services, spécialisée dans les services énergétiques, qui compte 300 employés et a réalisé un chiffre d’affaires de 275 millions de dollars en 2015.
Engie lance en outre un plan "Lean 2018" de réductions de coûts de 1,0 milliard d'euros, représentant un effort supplémentaire de 50% par rapport au rythme annuel d'économies des dernières années.
L'ex-GDF Suez a vu son résultat net récurrent reculer de 5% en 2015 à 2,6 milliards d'euros et son excédent brut d'exploitation (Ebitda) baisser de 7,2% à 11,3 milliards, sur un chiffre d'affaires en repli de 6,4% à 69,9 milliards.
Plombé par des dépréciations d'actifs de 8,7 milliards d'euros, le groupe enregistre une perte nette de 4,6 milliards d'euros, contre un bénéfice de 2,4 milliards en 2014.
Le dividende proposé est stable à 1,0 euro et le restera au titre de 2016, mais Engie entend le réduire à 0,70 euro par action par an au titre de 2017 et 2018.
Les analystes du consensus réalisé par Reuters attendaient en moyenne un résultat net récurrent de 2,66 milliards, un Ebitda de 11,38 milliards et un chiffre d'affaires de 75,13 milliards.
Pour 2016, Engie dit viser un résultat net récurrent part du groupe "résilient", compris entre 2,4 et 2,7 milliards d'euros.
Par ailleurs, le groupe a confirmé son intention de dissocier les fonctions de président et de directeur général. Dans ce cadre, le PDG Gérard Mestrallet sera nommé président en mai et Isabelle Kocher, aujourd'hui directrice générale déléguée en charge des opérations, deviendra directrice générale.
(Pascale Denis, édité par Benjamin Mallet)