La Commission européenne a pointé vendredi les "progrès limités" de la France pour se réformer et favoriser l'emploi, jugeant "peu satisfaisant" le fonctionnement du marché du travail, dans un rapport recensant les difficultés économiques de certains pays membres de l'UE.
Alors que le taux de chômage dépasse les 10% en France et "ne devrait pas diminuer à court terme", "les demandeurs d'emploi ne se voient offrir qu'un accès limité à la formation" et "la possibilité pour les travailleurs peu qualifiés de suivre un apprentissage diminue", relèvent les services de la Commission.
Leur rapport est présenté comme un "document de travail", reflétant l'analyse de l'exécutif européen sur les "corrections" à apporter par les pays en proie à "des déséquilibres macroéconomiques".
Au total, 18 Etats membres de l'UE sont concernés par ce "bilan approfondi" lié à leurs difficultés actuelles. Un dialogue doit ensuite s'engager entre Bruxelles et chacun d'eux.
Par rapport aux recommandations émises en 2015 par la Commission, la France "a accompli certains progrès", note le document, citant notamment la consolidation des régimes de retraite complémentaire et la rigueur budgétaire des collectivités locales.
Mais il liste ensuite des domaines où les progrès n'ont été que "limités", avec des mesures risquant de n'avoir qu'"un effet ponctuel", sur fond de croissance atone.
"Des progrès limités ont été accomplis pour améliorer le système fiscal, atténuer les effets de seuil pour les entreprises, inciter davantage à embaucher en contrats à durée indéterminée, améliorer l'efficacité de la revue annuelle des dépenses liée à la procédure budgétaire et supprimer les restrictions injustifiées à l'accès aux professions réglementées et à leur exercice", est-il souligné.
"La récente modération salariale, dans un contexte de faible inflation et de chômage élevé, demeure insuffisante pour permettre au pays de renouer avec la compétitivité compte tenu du ralentissement de la croissance de la productivité", relève aussi la Commission.
Et d'ajouter: "la progression des salaires réels n'a été inférieure à la croissance de la productivité qu'en 2015. Le mécanisme d'indexation du salaire minimum contribue à retarder les ajustements des salaires moyens".