Le président français, François Hollande, a entrepris mardi de rassurer les investisseurs étrangers après les attentats perpétrés à Bruxelles, les appelant à "avoir confiance dans l'avenir", à ne pas hésiter à investir en France et en Europe et à ne pas "reculer" face au terrorisme.
"Il n'y aura pas de développement économique, il n'y aura pas d'investissement durable s'il n'y a pas au préalable la sécurité", a déclaré le chef de l'Etat devant une trentaine d'hommes d'affaires étrangers réunis à l'Elysée dans le cadre d'un Conseil stratégique de l'attractivité. Le chef de l'Etat s'exprimait au sujet des attentats terroristes qui ont secoué la capitale belge.
"L'élément de sécurité, c'est aussi un élément que l'attractivité suppose et nous devons donc nous assurer que tous les moyens sont pris en France mais plus largement en Europe", a-t-il poursuivi.
"Nous sommes dans une période dramatique et une façon de pouvoir surmonter ces épreuves", c'est de "regarder avec lucidité ce qui nous menace", de "mener une guerre intense contre le terrorisme", a-t-il dit. "Et en même temps, c'est d'être capable de faire le choix de l'avenir, d'investir, d'innover, de faire en sorte que rien ne puisse nous faire renoncer à ce que nous sommes, rien ne puisse nous faire reculer", a-t-il plaidé.
- "Nous sommes le progrès" -
"Nous sommes la modernité, nous sommes le progrès, nous sommes l'humanité qui avance", a martelé le président, qui a appelé à "avoir confiance".
"Confiance dans ce que nous mettons en oeuvre pour notre propre sécurité, mais aussi confiance dans l'avenir, dans la technologie, dans la science, dans l'investissement", a-t-il dit.
"Vous nous apportez aujourd'hui votre confiance dans la France", a-t-il souligné.
M. Hollande s'exprimait devant les représentants de 26 entreprises originaires de 16 pays différents, telles que le géant américain des semi-conducteurs Intel (NASDAQ:INTC), le constructeur automobile japonais Toyota (T:7203) ou encore la compagnie aérienne qatarie Qatar Airways.
Ceux-ci, réunis à l'occasion du quatrième Conseil stratégique de l'attractivité, consacré cette fois-ci à la logistique et aux infrastructures, avaient été accueillis dans la matinée par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
De la loi sur le travail au pacte de responsabilité en passant par le crédit impôt recherche, ce dernier a fait la promotion des réformes engagées par son gouvernement et des dispositifs destinés à faciliter la vie des entrepreneurs dans l'Hexagone.
"Ce pays est résolument de retour", a-t-il assuré, pour battre en brèche le "French bashing".
Sur le projet de loi travail, qui doit être présenté jeudi en Conseil des ministres après avoir été remanié par le gouvernement face à la grogne qu'il a suscité, M. Macron a affirmé qu'il y avait en France "un consensus fort pour pousser ces réformes".
Motif de satisfaction pour le gouvernement, les décisions d'investissements étrangers en 2015, même si elles ont légèrement reculé par rapport à 2014, ont permis de créer ou de maintenir près de 30% de plus d'emplois qu'un an auparavant, selon un rapport publié par Business France, l'agence de promotion de l'attractivité de l'Hexagone.
Dans le détail, les entreprises étrangères continuent d'investir en premier lieu dans les activités de production, qui concentrent 30% des investissements réalisés en France en 2015, et représentent 48% de l'emploi total crée ou préservé.
Mais, fait notable, les installations en France de quartiers généraux Monde ou Europe sont en progression, passant de 16 en 2014 à 27 en 2015. A titre d'exemple, Siemens a regroupé à Toulouse le siège mondial de ses activités de métros automatiques clé en mains.
Dans son discours, M. Hollande a affirmé que depuis 2013, les investissements étrangers en France augmentaient "de façon continue".
"Certains investisseurs étrangers ne s'y trompent pas", a-t-il dit, prenant l'exemple de la Chine qui a investi 3,5 milliards de dollars en France en 2015, soit plus qu'au Royaume-Uni ou en Allemagne.