PARIS (Reuters) - Le ministre français des Finances Michel Sapin a estimé mardi que la classe politique belge avait péché par "naïveté" en laissant se développer un bastion islamiste à Molenbeek, la commune où étaient basés plusieurs membres du commando responsable des attentats de novembre à Paris.
"Quand un quartier est en danger de se communautariser, on doit agir", a-t-il dit sur LCI, après que la Belgique a été frappée à son tour par des attentats islamistes qui ont fait au moins 30 morts.
Prié de dire si la Belgique n'avait pas été trop tolérante face au développement du communautarisme à Molenbeek, Michel Sapin a répondu :
"Je ne sais pas s'il faut dire la Belgique en tant que telle mais je pense qu'il y a eu une volonté ou une absence de volonté de la part de certains responsables politiques, peut-être par envie de bien faire, peut-être par sentiment que, pour permettre une meilleure intégration, il faut laisser des communautés se développer, peut-être aussi une forme de naïveté."
"Mais nous savons, et la France le sait peut-être plus encore que d'autres (...), que ce n'est pas la bonne solution et que lorsqu'un quartier hier, aujourd'hui, est en danger de se communautariser, on doit agir", a-t-il ajouté.
Pour le ministre, "on doit agir par une politique de la ville, par une politique d'intégration, par l'école, par la langue, tout ce qui fait qu'on appartient, quelle que soit son origine, quelle que soit sa religion, à la communauté française."
(Yann Le Guernigou, édité par Sophie Louet)