par Michael Nienaber
BERLIN (Reuters) - Les exportations se sont redressées en février en Allemagne, à leur rythme le plus soutenu en cinq mois et au-delà du consensus, grâce à une nette progression de la demande de ses partenaires commerciaux européens.
Les chiffres publiés vendredi par l'Office fédéral de la statistique, s'ajoutant à ceux, parus deux jours auparavant, de la production industrielle, dont le recul en février a été moins marqué que prévu, alimentent à leur tour l'espoir d'une accélération de la croissance au premier trimestre.
Ce n'est pas pour autant que les exportations redeviendront un moteur de la croissance allemande dans les mois qui viennent, au vu d'une médiocre conjoncture économique mondiale, de l'avis des analystes.
Les exportations ont augmenté de 1,3% CVS en février, après avoir diminué deux mois consécutifs. C'est aussi leur progression la plus forte depuis septembre et elle dépasse largement le consensus d'économistes interrogés par Reuters qui donnait une hausse limitée à 0,5%.
Les importations ont augmenté également, de 0,4% CVS.
Au total, l'excédent commercial a progressé à 19,8 milliards d'euros contre 18,7 milliards d'euros révisés en janvier. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une baisse de 0,3% des importations, ainsi qu'un excédent commercial de 18,5 milliards d'euros.
Une lecture plus détaillée des chiffres bruts montre que la demande des pays de l'Union européenne (UE) a augmenté de 5,5% en février, tandis que les exportations vers les pays hors zone euro ont bondi de 9,3%. Les exportations vers les pays en dehors de l'UE ont progressé de 2,0%.
Les importations ont suivi un schéma identique.
Carsten Brzeski, économiste d'ING (AS:ING), juge que la statistique commerciale est encourageante d'un certain point de vue mais il estime que l'économie allemande perd de son allant.
"Les exportations allemandes ont perdu une partie de leur magie et de leur vigueur", observe-t-il, ajoutant que les exportations nettes n'ont en moyenne rien apporté à la croissance trimestrielle du PIB ces deux dernières années.
Ce sont la consommation privée et la dépense publique qui ont permis à l'Allemagne de dégager une croissance de 1,7% l'an passé et les analystes doutent qu'elle fasse mieux cette année.
Les grands instituts de conjoncture livreront le 14 avril leurs prévisions de croissance de 2016 remises à jour. Le gouvernement devrait faire de même six jours plus tard.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)