Le gouvernement irakien s'est montré intransigeant mercredi face aux offres des compagnies étrangères jugées insuffisantes et annoncé que les compagnies nationales exploiteraient au moins deux champs gaziers.
"Le gouvernement irakien a rejeté aujourd'hui les offres faites par les compagnies étrangères. Si celles-ci veulent exploiter les champs pétroliers, il faut que leurs offres correspondent aux prix fixés par le ministère du Pétrole", a indiqué mercredi à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ali al-Dabbagh.
"Les deux champs gaziers de Mansouriyah et Akkas et peut être le champ pétrolier de Kirkouk seront exploités directement par des compagnies nationales irakiennes", a-t-il dit.
Aucun candidat ne s'était manifesté mardi pour le champ gazier de Mansouriyah (centre), dont les réserves sont estimées à 116,1 mds de m3.
Pour celui d'Akkas (ouest), aux réserves de 59,4 mds de m3, le consortium mené par l'Italien Edison voulait être payé 38 dollars (USD) par équivalent baril pétrole contre 8,5 USD proposé par l'Irak.
A Kirkouk (nord), où les réserves sont de 7,9 milliards de barils, seul un consortium mené par Shell était un lice. Il voulait 7,89 USD contre 2 USD.
En revanche, le gouvernement irakien a approuvé l'offre de la compagnie britannique BP Exploration Operating Company et de la société chinoise CNPC pour mettre en valeur Roumaila (sud), le plus grand des champs pétroliers proposés, aux réserves estimées à 17,7 milliards de barils.
Selon lui, les deux compagnies se sont engagées à accroître la production de ce champ de 950.000 barils par jour (bj) à 2,85 millions de barils par jour (mbj) et ont accepté une rémunération de deux dollars par baril.
Mardi, les 31 compagnies en lice avait jugé trop basses les rémunérations proposées par le gouvernement. Comme il s'agit de contrats de service et non de partage des profits, le montant des rémunérations est fondamental pour les compagnies en lice, lors de ce premier d'appel d'offres depuis 37 ans.
"Il va falloir trouver un compromis entre d'une part l'Irak qui veut offrir de faibles rémunérations et exige un accroissement de la production et d'autre part les impératifs des compagnies pétrolières qui doivent investir des milliards de dollars pour augmenter la production et réaliser également des profits", explique Ruba Husari, fondatrice du site www.iraqoilforum.com.
Sur les 2 dollars offert par l'Irak, la firme étrangère doit s'acquitter de 35% de taxes et rémunérer 25% la compagnie irakienne "associée". Il ne lui reste que 0,95 dollar par baril.
Le consortium chinois composé de CNOOC et Sinopec International a refusé d'exploiter Missane (sud), dont les réserves sont à 2,6 milliards de barils, car il voulait être rémunéré 21,4 USD par baril alors que l'Irak proposait 2,3 USD.
Pour Bai Hassan (nord), dont les réserves sont 2,4 milliards de barils, la compagnie américaine ConoccoPhillips, associée à CNOOC et Sinopec, voulait 26,70 USD contre 4 USD proposés.
A Zoubair (sud), dont les réserves estimées à 4 milliards de barils, le groupe le mieux placé -composé de l'Italien Eni, de Sinopec, de l'américain Occidental Petroleum Corporation et du coréen Kogas- a demandé à être payé 4,80 USD contre 2 USD.
A Qourna-ouest (sud), aux réserves estimées à 8,5 milliards de barils, face à quatre autres concurrents, dont le Français Total, l'Américain ExxonMobil associé à l'Anglo-néerlandaise Shell avait fait la meilleure offre (4 USD) mais le gouvernement ne veut débourser que 1,90 USD.