Le marché automobile américain a montré des signes supplémentaires de stabilisation en juin, s'inscrivant sur un rythme de ventes annualisées frôlant les 10 millions d'unités, le constructeur local Ford paraissant le mieux placé pour tirer son épingle du jeu.
Près de 860.000 véhicules ont été vendus aux Etats-Unis le mois dernier, soit un reflux de 28% par rapport à juin 2008, de 7% par rapport au mois de mai, selon la synthèse publiée mercredi par le cabinet Autodata.
C'est la première fois depuis l'effondrement brutal du marché en septembre que le recul des ventes sur un an est inférieur à 30%.
Le marché n'a cependant pas renouvelé sa performance de mai, où les ventes avaient été supérieures à celles du mois précédent, mais plusieurs analystes et responsables du secteur ont poussé un soupir de soulagement.
"Les consommateurs reviennent prudemment sur le marché, même si le secteur reste très faible, avec des ventes de 10 millions d'unités en rythme annualisé", a souligné le patron des ventes de General Motors Mark LaNeve.
L'an dernier les Américains avaient acheté 13,24 millions de voitures.
Comme l'a souligné l'analyste du cabinet Edmunds.com Jesse Toprak, "il y a de l'espoir que les choses n'empirent plus", d'autant que la prime à la casse des voitures polluantes promulguée à la fin du mois devrait donner un coup de pouce aux ventes.
Compte tenu du fait que l'actualité a été très chargée dans le secteur, avec la reprise validée de Chrysler par un consortium mené par Fiat et le dépôt de bilan de General Motors, "il y a des signes de vie et l'espoir d'une amélioration pour le reste de l'année", a ajouté M. Toprak.
La meilleure surprise est venue de Ford, le seul constructeur américain à ne pas avoir déposé son bilan, qui a limité son recul à 11% et a fait bien mieux que ne l'avaient prévu les analystes d'Edmunds (-29,1%).
"Le déclin est le plus faible enregistré depuis plus d'un an", a souligné Himanshu Patel, chez JPMorgan Chase.
Chez General Motors, le plus grand constructeur américain qui espérait émerger de manière imminente du dépôt de bilan au terme d'une procédure expéditive devant le tribunal des faillites, le recul a été nettement plus marqué (-33,6%).
Le numéro un américain a toutefois pu saluer une hausse de 10% de ses ventes aux particuliers par rapport au mois de mai, ses chiffres globaux étant plombés par la chute des ventes aux loueurs et autres exploitants de flottes (-49% sur un an).
Cette chute résulte d'une "décision stratégique" du groupe, a-t-il expliqué dans un communiqué, alors que, depuis son dépôt de bilan le 1er juin, il a réduit sa production de 74% (à 88.000 véhicules).
Chrysler, le plus petit des trois constructeurs américains, a vu ses ventes reculer de 42%, mais là encore sous le poids de la quasi disparition de ses ventes aux loueurs.
Le recul de ses ventes auprès des acheteurs individuels a été limité à 16%, et surtout le constructeur s'est félicité d'avoir augmenté sa part du marché de détail d'un point, à 9%.
"Nous sommes fiers que notre société nouvelle commence son premier mois avec une part de marché en augmentation et des ventes de détail toujours fortes", a déclaré le patron des ventes du groupe, Peter Fong.
Au total, les trois constructeur américains ont maintenu la part de marché de l'industrie nationale à plus de 45%, comme l'an dernier.
Le constructeur étranger le mieux implanté, Toyota, a vu ses ventes reculer de presque 32%, mais là encore la direction a voulu retenir les signes positifs.
"Nous avions prévu que le premier semestre serait dur, mais nous sommes contents de voir que, mois après mois, le secteur automobile voit des améliorations", a commenté son directeur général pour les Etats-Unis Bob Carter.
"Nous pensons que le secteur quitte son plancher", a-t-il ajouté. "Nous voyons une reprise modérée à l'horizon".
Toyota, pionnier sur ce segment, a précisé que ses ventes de voitures hybrides avaient représenté plus de 12% du volume total de ses ventes.