La Bourse de New York a terminé en forte baisse mardi, l'idée d'un nouveau plan de relance aux Etats-Unis ravivant les inquiétudes quant à la situation économique et la dette du pays: le Dow Jones a perdu 1,94% et le Nasdaq 2,31%.
Le Dow Jones Industrial Average a lâché 161,27 points, à 8.163,60 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 41,23 points, à 1.746,17 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lui abandonné 1,97% (17,69 points), à 881,03 points.
A l'équilibre à l'ouverture, les indices de Wall Street n'ont cessé de s'enfoncer au cours de la séance, dans un volume d'échanges très faible.
Selon Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors, le "principal facteur" du repli est venu d'une conseillère économique du président Barack Obama, Laura Tyson, qui a estimé que les Etats-Unis pourraient avoir besoin d'un second plan de relance se concentrant sur des travaux d'infrastructures.
"Ce qui inquiète les investisseurs, c'est qu'avec un nouveau plan de relance, cela va augmenter le déficit fédéral, déjà important, et provoquer une hausse des taux d'intérêt, ce qui serait un problème pour l'économie", a expliqué l'analyste.
L'idée d'une nouvelle vague de dépenses publiques pour faire repartir l'économie "ne fait qu'ajouter à l'anxiété, car cela ferait monter les taux d'intérêt", a renchéri Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Les indices ont été plombés par les valeurs énergétiques et industrielles, sensibles à la conjoncture économique.
Le pétrolier ExxonMobil a chuté de 2,26% à 66,56 dollars et Chevron de 2,25% à 62,70 dollars, alors que les cours du brut ont baissé pour la cinquième séance de suite.
Le fabricant d'engins de chantiers Caterpillar a cédé 4,45% à 30,29 dollars et les conglomérats General Electric et United Technologies respectivement 4,09% à 11,01 dollars et 2,89% à 49,43 dollars.
Le producteur d'aluminium Alcoa, cependant, a gagné 1,62% à 9,41 dollars, au lendemain d'une chute de 6%. Il sera le premier groupe important à publier ses résultats pour le deuxième trimestre, mercredi soir.
"Ce qui compte pour le marché, ce sont le calendrier et la vigueur de la reprise, et le message que le marché envoie depuis trois semaines est que la Bourse avait été trop optimiste sur ces deux facteurs", a estimé M. Johnson.
Wall Street, après avoir effectué un rebond spectaculaire, de près de 40%, entre début mars et fin mai, a depuis commencé à battre lentement en retraite.
Le constructeur aéronautique Boeing a perdu 3,75% à 39,04 dollars. Il va acquérir une usine de son équipementier Vought Aircraft Industries, jugée "clé" pour le bon avancement de son programme 787 "Dreamliner", qui accumule les retards.
Le chimiste DuPont a abandonné 5,09% à 24,04 dollars. La commercialisation sur plusieurs grands marchés asiatiques d'un nouveau maïs OGM va être perturbée par les retards pris des autorités de régulation locales.
Intel, en hausse une grande partie de la séance, a finalement lâché 1,87% à 16,23 dollars. Les analystes de Bank of America-Merrill Lynch ont recommandé d'acheter les titres du fabricant de microprocesseurs.
Dans le secteur financier, Discover Financial Services a plongé de 10,76% à 9,37 dollars. La société a lancé une augmentation de capital de 500 millions de dollars, une somme destinée en partie à rembourser l'aide reçue du gouvernement.
Le marché obligataire, refuge de l'investisseur inquiet, est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,460% contre 3,495% lundi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,308% contre 4,351% la veille.