STOCKHOLM (Reuters) - Ericsson (ST:ERICb) a annoncé lundi le départ avec effet immédiat de son directeur général, Hans Vestberg, poussé vers la sortie par d'influents actionnaires du groupe suédois après des mois de polémique autour de son leadership et de sa rémunération.
Le directeur financier d'Ericsson, Jan Frykhammar, assurera l'intérim à la direction générale le temps de trouver un successeur, a fait savoir l'équipementier télécoms.
Hans Vestberg, qui était en poste depuis six ans, soit plus longtemps que ses trois prédécesseurs, était sur la sellette depuis plusieurs mois, en particulier après la chute de 15% du cours de l'action Ericsson qui avait suivi la publication des résultats du premier trimestre.
Des porte-parole des sociétés d'investissement Investor et Industrivarden, les deux principaux actionnaires d'Ericsson, ont confirmé être derrière la décision du conseil d'administration. Stefan Stern, porte-parole d'Investor, a précisé que le conseil avait pris sa décision à l'unanimité dimanche. L'action Ericsson a gagné jusqu'à 5,9% en réaction au départ de Vestberg et elle conservait à la mi-journée un gain de 2,76% à 65,15 couronnes suédoises.
Dans un communiqué, Leif Johansson, le président d'Ericsson, rend hommage au directeur général sortant mais ajoute que le conseil d'administration a jugé nécessaire de recruter un nouveau dirigeant, à l'intérieur ou à l'extérieur du groupe, pour "impulser la prochaine phase du développement d'Ericsson."
La révocation de Hans Vestberg intervient à peine une semaine après la publication de résultats du deuxième trimestre inférieurs aux attentes, avec un septième trimestre consécutif de contraction du chiffre d'affaires.
Le lendemain, le quotidien économique Dagens Industri, citant des sources non identifiées, rapportait que les deux principaux actionnaires d'Ericsson considéraient que Vestberg devait démissionner dès qu'un successeur aurait été recruté.
"Personnellement, je pense que le groupe choisira un candidat externe, qui apporterait son carnet d'adresses et un savoir-faire extérieur", commente Mathias Lundberg, analyste chez Swedbank.
Hans Vestberg s'était aussi vu reprocher l'utilisation d'un avion de l'entreprise pour se rendre à des événements sportifs et sa nomination à la présidence du Comité olympique suédois, au moment où Ericsson traversait des difficultés et revoyait sa stratégie. Il s'était défendu en assurant qu'il voyageait accompagné de clients et que sa fonction au Comité olympique n'interférait pas avec ses obligations professionnelles.
En juin, le quotidien Svenska Dagbladet a ajouté à ses soucis en révélant qu'Ericsson faisait l'objet d'une enquête aux Etats-Unis sur des soupçons de corruption en Chine lors de contrats remontant à trois ans.
(Sven Nordenstam, avec la contribution de Violette Goarant, Marc Joanny et Véronique Tison pour le service français)