PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Manuel Valls, s'invite dans la pré-campagne pour l'élection présidentielle de 2017 en défendant sur sa page Facebook (NASDAQ:FB) la "solidarité" face aux arguments des candidats à la primaire de droite qui fustigent l'"assistanat".
"Je n’accepte pas que l’on traite 'd’assistés' plus de huit millions de nos compatriotes, jeunes qui cherchent un emploi, salariés modestes ou en formation, retraités avec des petites pensions", écrit-il dans une tribune publiée mercredi.
"Je n’accepte pas que l’on pointe du doigt les plus faibles, car c’est faire injure à des femmes, des hommes, des enfants pour qui la vie est dure", ajoute le chef du gouvernement. "C’est faire injure aussi à notre République en l’amputant d’une valeur essentielle : la solidarité."
Manuel Valls estime que la solidarité est une condition de la cohésion sociale et défend la réforme des minima sociaux, dont il entend lancer la première étape dans le cadre de la dernière loi de finances du présent quinquennat.
Cette première étape consistera notamment en une simplification de l'accès aux dix minima sociaux existants.
"Accéder à un revenu minimal ne doit pas être un parcours d’obstacles", explique le Premier ministre. "Nous savons que la complexité est une source d’inégalité supplémentaire."
Ainsi, à compter de 2017, un portail numérique permettra de voir tous les droits auxquels peut prétendre un allocataire en fonction de sa situation. Le gouvernement demandera par ailleurs un effort de coordination aux administrations pour qu'il n'y ait plus à fournir de façon répétée les mêmes justificatifs.
Le mode de calcul des prestations sociales sera aussi simplifié pour mettre fin au recalcul permanent du Revenu de solidarité active (RSA) et faciliter la transition vers la prime d'activité en cas de reprise d'un emploi pour compléter le salaire de ceux qui gagnent moins de 1.500 euros par mois.
Le gouvernement a par ailleurs décidé de mobiliser 50 millions d’euros supplémentaires en 2017 pour soutenir les départements qui souhaiteront, aux côtés de l’Etat, renforcer leurs politiques d’insertion.
Manuel Valls réaffirme enfin sa volonté d'ouvrir la piste d'une allocation unique universelle à partir de 18 ans, qui remplacerait les dix minima sociaux actuels.
"Le Gouvernement engagera un dialogue avec tous les acteurs pour construire une réponse souple, plus simple et donc plus efficace, qui prenne en compte les situations individuelles. Je crois que ce débat doit être ouvert", écrit Manuel Valls.
Son entourage reconnaît cependant que la mise en place de ce revenu garanti universel est un chantier à plus long terme, pour les années qui suivront la prochaine élection présidentielle.
(Emmanuel Jarry)