PARIS (Reuters) - La France plaide pour un report des prochains tests de résistance des banques européennes et souhaite que les régulateurs fassent preuve de souplesse afin d'aider les entreprises qui ne pourraient pas rembourser leurs crédits dans les temps face aux conséquences du coronavirus, ont déclaré lundi trois sources au ministère français des Finances.
Les tests prévus par les régulateurs bancaires européens pour mesurer la solidité des établissements financiers sont basés sur des scénarios macroéconomiques rendus caducs par la crise du coronavirus, a expliqué l'une de ses sources.
"Nous pensons que cela ne semble pas approprié aujourd'hui de faire des 'stress tests'", a-t-elle dit.
Selon une autre source, certains ministres de la zone euro plaident auprès des régulateurs européens pour que les entreprises rencontrant des difficultés pour faire face à leurs échéances de crédit aient davantage de temps avant que leurs dettes ne soient considérées comme "non-performants" ("non performing").
Les banques sont actuellement dans l'obligation d'augmenter leurs fonds propres pour couvrir les créances des entreprises qui accusent des retards de paiement au-delà d'un délai de 90 jours. Rallonger ce délai réduirait la pression sur les banques et les encouragerait ainsi à continuer à prêter aux entreprises ayant besoin de financements, a expliqué la source.
Une troisième source a ajouté qu'il s'agissait d'une demande très forte qui était remontée des entreprises au cours des derniers jours.
Lors d'une conférence de presse organisée après une nouvelle rencontre avec les entreprises pénalisées par la crise du coronavirus, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé à nouveau les régulateurs bancaires, notamment, européens, à faire preuve de souplesse.
"Si nous voulons que les banques répondent présent, qu'elles puissent étaler les échéances de crédit des PME qui rencontrent des difficultés de trésorerie, il faut que, au niveau européen, on ne les oblige pas à passer dans leur bilans un certain nombre d'engagements qui, du coup, dégraderont les conditions dans les marchés", a-t-il dit.
(Gwénaëlle Barzic et Leigh Thomas, édité par Marc Angrand)