Berlin compte apporter son soutien à l'Italien Mario Draghi pour la présidence de la Banque centrale européenne (BCE), mais compte voir en échange deux Allemands nommés à des postes clés de la finance internationale, affirme l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi.
Jörg Asmussen, secrétaire d'Etat du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, convoiterait la présidence de la commission économique et financière de l'UE, chargée de préparer les Ecofin --Conseil qui rassemble les ministres des finances de l'UE-- et les réunions de l'Eurogroupe --son pendant pour les Etats possédant la monnaie unique--.
Jens Weidmann, ancien conseiller de la chancelière allemande Angela Merkel et président de la Bundesbank à partir du 1er mai, pourrait prendre la présidence du Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board ou FSB), qui a pour mission d’identifier les vulnérabilités du système financier mondial et de proposer des mesures pour y remédier au G20.
En échange de son soutien à Draghi, Berlin veut également arriver à faire imposer certaines de ses vues sur le mécanisme permanent de soutien (ESM) de la zone euro, qui doit être négocié en juin à Bruxelles: notamment à quelle majorité le fonds prend ses décisions et si ce dernier peut créer lui-même des instruments financiers, selon Der Spiegel.
Le quotidien Bild affirmait vendredi que la chancelière allemande Angela Merkel avait finalement décidé d'apporter son soutien à l'Italien Mario Draghi pour prendre la présidence de la BCE, ce que n'a pas confirmé un des porte-parole du gouvernement allemand.