L'autorité boursière italienne a donné vendredi son feu vert à l'offre publique d'achat (OPA) du groupe laitier français Lactalis sur l'italien Parmalat, qui aura lieu du 23 mai au 8 juillet, a annoncé Lactalis dans un communiqué.
L'autorité boursière "Consob a approuvé le 13 mai 2011 le document de l'offre", a indiqué Lactalis.
"En accord avec Borsa Italiana (le gestionnaire de la Bourse de Milan, ndlr), la période d'adhésion à l'offre commencera le 23 mai et s'achèvera le 8 juillet (...) sauf prolongation éventuelle", a ajouté Lactalis qui entend devenir le numéro un mondial du secteur avec Parmalat.
La réussite de cette OPA a notamment été conditionnée à la détention d'au moins 55% du capital.
Comme l'a exigé l'autorité boursière, le prospectus de l'OPA, qui doit être rendu public samedi, contiendra des détails sur les comptes de Lactalis que le groupe, très secret, ne publie pas.
Après être monté au capital en mars et avoir atteint près de 29%, Lactalis a pris tout le monde de court en annonçant le 26 avril le lancement d'une OPA à 2,60 euros par titre sur le reste du capital de Parmalat pour 3,375 milliards.
Le français avait pris cette décision en raison de l'adoption par Rome de mesures destinées à bloquer son offensive.
Soutenues par le gouvernement, plusieurs banques italiennes et la Caisse des dépôts avaient tenté sans succès de mettre sur pied une alliance d'investisseurs italiens afin de contrer Lactalis.
Parmalat n'a pas encore exprimé son avis sur l'offre de Lactalis et a mandaté la banque américaine Goldman Sachs pour en examiner les termes.
Mais le prix de l'OPA est inférieur aux 2,80 euros par titre payés par Lactalis en mars pour racheter les 15,3% détenus par trois fonds d'investissement et selon la presse, Goldman Sachs pourrait donc recommander à Parmalat de réclamer un prix plus élevé.
Le conseil d'administration de Parmalat pourrait se réunir mardi pour rendre son avis, toujours selon la presse.
Etant donné le calendrier de l'offre, Lactalis ne disposera pas des titres acquis durant l'OPA lors de l'assemblée de Parmalat prévue fin juin.
Sa part de près de 29% lui permettra de prendre le contrôle de facto de Parmalat, dont le capital est très éclaté, mais le français devra toutefois laisser de la place aux actionnaires minoritaires au sein du conseil.
Le 26 avril, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi avait assuré qu'il ne considérait pas l'OPA de Lactalis comme "hostile" et qu'il souhaitait que les Italiens trouvent un accord avec Lactalis afin de prendre une part de Parmalat.
La possibilité d'une prise de participation par la Caisse des dépôts avait été évoquée. Son président, Franco Bassanini, a toutefois assuré jeudi qu'une telle hypothèse n'était "pas examinée actuellement" mais que la Caisse l'envisagerait, en fonction des conditions, si elle était sollicitée.
L'affaire Parmalat a pris par ailleurs une tournure judiciaire cette semaine, la Société Générale, Intesa Sanpaolo et Lazard et certains de leurs dirigeants étant visés par une enquête pour manipulation de cours et délit d'initié dans le cadre de la vente de la part des fonds à Lactalis.
A la Bourse de Milan, vers 13H15 GMT, Parmalat cédait 0,76% à 2,62 euros, dans un marché à l'équilibre.