Le tracé du futur métro automatique de la région parisienne devait être validé jeudi dans la soirée par la Société du Grand Paris, un accord entre l'Etat, la région Ile-de-France et les collectivités locales ayant finalement été conclu après des années de discussions.
Globalement, le réseau comporte une boucle "périphérique" à laquelle se rattachent une ligne allant de la Défense à Roissy, une autre allant d'Orly à Nanterre en passant par Saclay et une prolongation de la ligne 14 au sud jusqu'à Orly et au nord de Saint-Lazare à Pleyel.
Le tout devrait être opérationnel en 2025. Les travaux démarreront en 2014 par la ligne 14, laquelle fonctionnera dès 2017.
Il y aura 72 gares et 200 km de voies. Les trains ne seront pas tous les mêmes: métro sur pneus de 2,45 m de large sur la ligne 14, trains longs, larges d'au moins 2,80 m sur la ligne Le Bourget-La Défense-Roissy-Le Mesnil-Amelot, trains de 250 places seulement entre Orly et Versailles. Chaque jour, deux millions de voyageurs circuleront sur ce réseau qui devrait grandement faciliter la vie des Franciliens.
Les discussions ont été longues parce que le projet initial de la SGP, piloté par Christian Blanc, ne prévoyait pas d'"arc est" et un maillage moins serré pour la boucle sud.
Finalement "c'est un compromis équilibré qui s'esquisse", s'est félicité mardi le président PS de la région Jean-Paul Huchon. Maurice Leroy, ministre de la Ville chargé du Grand Paris, a pour sa part salué "un consensus", avec "un accord qui dépasse les sensibilités politiques".
Le projet est porté par l'Etat, via la Société du Grand Paris, et la région Ile-de-de-France via le STIF (Syndicat des transports d'IdF). Il représente un investissement de 20,5 milliards d'euros. Le STIF finance la ligne 14 et la branche est du réseau ("l'arc est"), la SGP s'occupe du reste. Le financement se décompose en 4 mds de l'Etat, 1,5 md des collectivités, 7 mds d'emprunts, 7 mds d'impôts nouveaux et 1 md de transferts de recettes.
Au coût du métro automatique s'ajoute un investissement de 12,5 mds destiné au "plan de mobilisation" concernant le raccordement aux autres modes de transport, et la modernisation du réseau existant en Ile-de-France.
Par exemple Bobigny sera desservi par l'arc est, qui sera également en correspondance avec le tramway, le métro "classique" et les bus. Ces nouveaux transports facilitent la création d'une ZAC comportant des logements, des bureaux, des activités industrielles et commerciales et aussi des équipements sportifs, une école, etc.
Le projet marque le désenclavement de la banlieue est, particulièrement de la Seine-Saint-Denis s'est réjoui le député PS et président du conseil général de ce département Claude Bartolone.
Restent quelques questions sur les coûts de financement et d'exploitation de ce métro. Ainsi le Medef d'Ile-de-France (200.000 entreprises) souhaite que "le financement soit réparti de façon proportionnée et équitable entre les usagers, le monde économique et les contribuables, sans oublier les opérateurs de transport".
Quant aux écologistes, ils restent "très réservés" sur le projet. Claire Monod, conseillère régionale EELV, a dit à l'AFP qu'"en dépit de la satisfaction générale, les financements ne sont pas là". Elle regrette aussi que le maillage des gares soit insuffisant et rappelle que pour son parti "l'urgence des urgences, c'est le raccordement et la modernisation du réseau existant".