Le groupe de pneumatiques Michelin a enregistré au premier semestre une perte nette de 122 millions d'euros, "après d'importantes charges de restructuration", contre un bénéfice de 430 millions d'euros sur la même période de 2008, a-t-il annoncé vendredi.
Le bénéfice opérationnel courant baisse de 60% à 282 millions d'euros. Les volumes de ventes sont en baisse de 23%, reflétant la chute des marchés de pneumatiques, et le chiffre d'affaires recule de 13,4% à 7,1 milliards d'euros.
La marge opérationnelle avant éléments non récurrents s'établit ainsi à 4%, contre 8,6% un an auparavant.
Au premier semestre 2009, Michelin a dégagé un cash flow (flux de trésorerie) libre de 575 millions d'euros, grâce à la "maîtrise des stocks" et à la "réduction sensible des dépenses d'investissement", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Les stocks ont été réduits à hauteur de 580 millions d'euros, et les dépenses d'investissement ont été réduites à 319 millions d'euros (contre 500 millions d'euros au premier semestre 2008).
Au premier semestre 2008, le cash flow libre était négatif de 445 millions d'euros.
"Pour la deuxième moitié de l'année, le groupe vise à dégager un cash flow libre positif afin de continuer à préserver ses grands équilibres économiques", a déclaré le patron de Michelin, Michel Rollier, cité dans le communiqué.
S'agissant de la conjoncture, Michelin constate "un rééquilibrage des stocks qui ne suffit pas à qualifier une réelle reprise économique", ajoute M. Rollier, qui souligne que les marchés du pneumatique "restent en forte baisse".
"Ceci nous incite à ne pas relâcher nos efforts dans les mois qui viennent, même si l'évolution des cours des matières premières doit soutenir la rentabilité du second semestre", poursuit-il.
L'évolution des cours des matières premières, "fortement défavorable sur l'exercice 2008, voit ses effets s'inverser", indique Michelin. Toutefois, sur le premier semestre 2009, les coûts de matières premières ont encore un impact négatif de 117 millions d'euros.
Le groupe a d'autre part passé des charges de restructuration de 292 millions d'euros, qui ont pesé sur le résultat net. Ces charges correspondent au "projet de spécialisation de certaines activités industrielles en France" et à la mise en oeuvre d'un "plan de réorganisations industrielles et commerciales en Amérique du Nord", a expliqué le groupe.
Michelin a notamment annoncé à la mi-juin la suppression de 1.093 postes dès 2010 portant sur les sites de Tours, Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), et Noyelles-les-Seclin (Nord), appelé à fermer.
Le groupe a aussi mis en place des mesures de chômage partiel dans différents pays.
La chute des marchés de pneumatiques a notamment concerné l'activité de "première monte" (pneus équipant les véhicules neufs) et plus largement le poids lourd, dans l'ensemble des zones, à l'exception de la Chine, relève Michelin.