La saison estivale 2011 s'achève sur une fréquentation en dents de scie, au gré d'une météo capricieuse, qui a profité notamment aux villes et autres sites de visites alors que les dépenses des touristes restent en berne, selon une enquête des bureaux de l'AFP.
Fin juin, tous les indicateurs ou presque étaient au beau fixe mais le mauvais temps, notamment en juillet, a bouleversé la donne.
"La saison qui s'annonçait exceptionnelle, a été finalement bonne", résume le comité du tourisme d'Aquitaine. Pour d'autres, elle sera "correcte" grâce à la deuxième partie d'août et septembre.
Le cabinet Protourisme parle d'une fréquentation en hausse de 2% contre 4% espérés avant juillet.
L'arc méditerranéen sans surprise s'en sort mieux que les autres régions, les Alpes-Maritimes parlant même d'un "très bon été" et à un niveau d'avant crise. En Corse, la saison est "loin d'être mauvaise" avec des situations contrastées.
En revanche, le camping dans le Finistère ou le Nord a été pénalisé par la pluie. En Franche-Comté aussi, le tourisme rural a été malmené. Dans les massifs montagneux, l'activité a été en "net recul" selon l'Umih, principal syndicat d'hôteliers et restaurateurs, à l'image aussi du Sancy en Auvergne.
En Midi-Pyrénées comme en Normandie, juillet ne restera donc pas dans les annales tout comme autour du lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes).
Malgré le grisaille, certains ont tiré leur épingle du jeu, à l'image du littoral aquitain grâce à un mois d'août plus ensoleillé.
Dans les régions très arrosées, certains ont gardé le sourire. Les campings qui ont investi dans les mobil-homes et des équipements couverts ont fait mieux que l'an dernier contrairement aux emplacements pour tentes, selon la fédération de l'hôtellerie de plein air qui table sur "un été stable".
Les villages de vacances aussi ont bien fonctionné. Ainsi Belambra (ex VVF) affiche une hausse de 8% de son chiffre d'affaires sur l'été et table sur un +13% en septembre.
Pour se distraire, les touristes ont préféré les visites à thème plutôt qu'une balade en canoë, affirme-t-on dans la région Centre.
Le Château de Chambord a enregistré une fréquentation en hausse de 7%. Le domaine de Versailles a attiré près de 16% de visiteurs de plus, selon le comité régional du tourisme Paris-Ile-de-France.
Le mémorial de Caen table sur 10% de visiteurs en plus, la tour Eiffel 5%.
Les villes s'affirment comme les grandes gagnantes de l'été et pas seulement en raison de la météo.
"Depuis trois ans, on a de plus en plus de monde l'été, affirme l'office du tourisme de Lyon, sentiment partagé par d'autres qui parlent de "phénomène d'urbanisation des vacances". Bordeaux dit gagner en notoriété. A Toulouse, même le petit train touristique du centre-ville affiche une hausse de 25% de son chiffre d'affaires.
L'autre grande tendance de l'été reste le budget serré des vacanciers, comme en Alsace où un grand nombre de vacanciers ont réservé à la dernière minute afin de guetter la meilleure offre.
"Le sandwich ou la pizza sur la plage sont devenus courants pour remplacer le repas du midi", relève l'Umih.
Nicolas Guyot, président des hôtels de chaînes des Bouches-du-Rhône, constate depuis deux ans le goût de plus en plus prononcé pour les logements alternatifs moins chers (échanges d'appartements, chambres ou maisons d'hôtes, etc.)
Enfin les professionnels n'ont pas forcément enregistré de hausses significatives du nombre de touristes français même si par endroits ils pouvaient être plus nombreux. En revanche, les étrangers confirment bien leur retour, dans le Beaujolais, en Alsace ou sur la Côte d'Azur qui se réjouit du retour des Britanniques. Les Chinois, eux, ont investi aussi Marseille et Toulouse.