Les marchés européens ont vainement tenté mardi de rebondir après leur dégringolade de la veille, replongeant dans le rouge après une ouverture positive, sur fond d'inquiétudes persistantes qui ont notamment poussé l'or à un nouveau record.
Les Bourses européennes avaient pourtant bien démarré la journée, avec des indices dans le vert de Londres à Francfort en passant par Paris, après des chutes record dépassant parfois les 5% lundi.
Mais ce rebond, timide, n'a pas résisté aux inquiétudes sur la crise de la dette et la croissance mondiale. Dans l'après-midi, toutes les places sont repassées dans le rouge, à l'exception de Londres et de la Suisse.
Au terme d'une séance en dents de scie, la bourse londonienne a gagné 1,06%. "Le Footsie-100 a mieux fait que les marchés européens, les valeurs liées aux matières premières l'aidant à ne pas virer dans le rouge", a expliqué Joshua Raymond, analyste chez City Index.
En revanche, la bourse de Milan a clôturé en nette baisse, cédant près de 2% après avoir chuté de près de 3% en cours de séance.
La Bourse de Paris, après une séance en dents de scie, a clôturé en repli de 1,13% , celle de Francfort a perdu 1%, celle de Madrid -1,61% et Lisbonne a cédé de son côté 2,47%.
A la Bourse de New York, fermée lundi en raison de la fête du Travail aux Etats-Unis, le Dow Jones a fini en recul de 0,90%, après avoir perdu plus de 2% en séance. Le Nasdaq a limité ses pertes à 0,26%.
Les investisseurs ne se sont guère montrés rassurés par la hausse inattendue de la principale statistique du jour aux Etats-Unis, l'indice ISM d'activité dans les services pour août.
"C'est une nouvelle journée, mais le marché est confronté aux mêmes problèmes: le sauvetage de la Grèce et le fait qu'on n'ait pas eu de bons chiffres de l'emploi depuis six mois" aux Etats-Unis, a observé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"Il n'est pas surprenant qu'il soit difficile de convaincre les investisseurs d'acheter des actions", a-t-il ajouté.
En zone euro, la croissance économique a ralenti au deuxième trimestre, à +0,2%, selon une deuxième estimation sans surprise publiée mardi, conforme à la première estimation.
De leur côté, les commandes à l'industrie allemande ont accusé en juillet une baisse de 2,8% sur un mois, confirmant la baisse de régime de ce pilier de l'économie européenne. Surtout, rien sur le front de la crise de la dette en zone euro n'est venu rassurer les investisseurs.
"Il est vrai que l'hypothèse d'une faillite de la Grèce est de plus en plus d'actualité, comme le démontrent les réticences de certains pays européens à valider le plan de sauvetage", observe Franklin Pichard, gérant chez Barclays Bourse. "C'est l'effet domino qui est redouté. La pression des marchés pousse les politiques à agir", explique-t-il.
La Slovaquie a pourtant annoncé mardi qu'elle ne voterait pas ce second plan d'aide à la Grèce avant le mois de décembre, au risque d'inquiéter encore davantage les marchés.
Dans ce contexte, l'or, valeur refuge traditionnelle a franchi un nouveau record mardi matin à plus de 1.920 dollars l'once, avant de se replier nettement en cours de journée. La Banque nationale suisse s'est résignée de son côté à employer les grands moyens pour enrayer l'appréciation du franc suisse, autre valeur refuge prisée des investisseurs.
La Banque centrale suisse a annoncé mardi qu'elle avait fixé un cours plancher de 1,20 franc suisse pour un euro, faisant immédiatement relâcher la pression sur sa monnaie et s'envoler la Bourse. Celle-ci a terminé sur une hausse record de 4,36%.
Autre valeur sûre plébiscitée en période de tempête: les dettes publiques des économies les plus solides, ce qui a eu pour conséquence de faire tomber les rendements des obligations d'Etat à 10 ans américaines et allemandes à des niveaux record, sous les 2%.
En revanche, l'euro a perdu du terrain face au billet vert, passant sous 1,40 dollar pour la première fois en deux mois.
Plus tôt en Asie, la bourse de Tokyo avait clôturé en nette baisse à -2,21% mais celle de Hong Kong avait terminé dans le vert à +0,48%. Shanghaï avait clôturé de son côté en baisse de 0,33%.
Les places latino-américaines ont fini en ordre dispersé. Buenos Aires a cédé 1,20% mais Sao Paulo a gagné 2,93% et Mexico 1,65%