L'Institut de la finance internationale (IIF), qui regroupe des banques d'environ 70 pays, a indiqué mardi qu'il estimait le coût des réformes de la régulation bancaire, dont les normes dites de Bâle III, à 3,2% de leur produit intérieur brut d'ici à 2015.
"Le champ et la magnitude des réformes de la régulation auxquelles est confronté le secteur bancaire est très important, affectant la plupart des aspects de son comportement", a affirmé l'IIF dans un rapport.
"Nous estimons que le niveau du PIB réel au bout d'une période de cinq ans sera environ 3,2% plus faible qu'il n'aurait été autrement", a poursuivi l'Institut.
"Cette trajectoire plus basse pour l'activité pèsera sur celle de l'emploi. Dans notre estimation centrale, le total des emplois au bout de cinq ans sera inférieur d'environ 7,5 millions", a ajouté l'IIF.
Ces estimations concernent les Etats-Unis, la zone euro, le Japon, le Royaume-Uni et la Suisse, sur la période 2011-2015.
L'IIF a précisé qu'il soutenait l'application de ces normes, mais qu'il en critiquait certains aspects comme le rôle trop important confié à la dette publique dans le renforcement du bilan des banques, et qu'il déplorait que des régulateurs nationaux veuillent accélérer l'application des accords.
D'après ses projections, les nouvelles règles vont obliger les banques, pour lever les capitaux nécessaires, à offrir aux investisseurs des rendements supérieurs en prêtant plus cher à leurs clients.
"Si on veut que Warren Buffett investisse dans le système bancaire il faut le payer avec des rendements. Et ce principe n'est pas limité à Warren Buffett, il s'applique à toute la communauté des investisseurs boursiers", a indiqué lors d'une conférence de presse à Washington l'économiste en chef de l'IIF, Philip Suttle.