La zone euro, qui a jusqu'ici échoué à enrayer la crise de la dette, a la "volonté politique" de la surmonter, a assuré mardi la chancelière allemande Angela Merkel lors d'une visite officielle au Vietnam.
Les membres de la zone euro "ont la volonté politique de surmonter la crise de la dette publique", a déclaré Mme Merkel à Hanoï, selon une traduction vietnamienne de ses propos approuvée par l'ambassade d'Allemagne.
Réunis dimanche à Berlin, la chancelière et le président français Nicolas Sarkozy avaient promis "des réponses durables, globales et rapides avant la fin du mois", sans toutefois en définir les contours.
Objectif: arriver au sommet du G20 des principaux pays riches et émergents, présidé par la France à Cannes (sud-est de la France) les 3 et 4 novembre, avec une Europe "unie" qui ait résolu ses problèmes.
Et pour se donner davantage de temps, les Européens ont décidé de reporter au 23 leur sommet prévu à l'origine les 17 et 18 octobre.
Après plusieurs rendez-vous manqués avec les marchés financiers, l'Europe espère cette fois frapper un grand coup pour stopper la contagion de la crise de la zone euro.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, parlant au nom du Comité des risques systémiques (CERS) qu'il préside également, a appelé mardi les gouvernements européens à prendre "des décisions claires" au regard de la gravité de la situation en zone euro.
"La chancelière m'a dit que c'était un problème difficile mais nous pensons que l'euro continuera à exister et à se développer, même s'il y a encore des difficultés", a commenté le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung lors de la conférence de presse à Hanoï.
Mme Merkel a pour sa part souligné qu'avec le vieillissement de la population en Europe, "payer la dette (était) plus difficile que dans des pays" comme le Vietnam dont la population est plus jeune.
Les réponses attendues dans les trois prochaines semaines portent notamment sur la recapitalisation des banques européennes, dont le principe a été acté après deux mois de tergiversations.
Berlin a tardivement rallié Paris à une décision de principe sur la recapitalisation.
Et mardi, le dirigeant de la fédération des banques privées allemandes (BdB) Michael Kemmer a refusé le principe d'une recapitalisation généralisée "à la louche", et plaidé pour une approche au cas par cas.
Au-delà, les deux premières économies de la zone euro ont annoncé qu'elles proposeraient des "modifications importantes" des traités européens, un nouveau renforcement ultérieur du Fonds européen de stabilité financière (FESF), et une "solution durable" pour la Grèce.
Des déclarations qui ont redonné un peu d'espoir aux marchés financiers, qui ont ouvert mardi avec prudence dans l'attente d'un vote crucial de la Slovaquie, dernier pays à se prononcer sur le renforcement du FESF décidé le 21 juillet.