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M. Papademos promet du sang et des larmes à la Grèce pour rester dans l'euro

Publié le 14/11/2011 21:15

Le nouveau Premier ministre grec Lucas Papademos a prévu lundi une période difficile dans l'immédiat pour la Grèce, afin que le pays puisse appliquer le récent plan européen de sauvetage et rester dans la zone euro, en appelant les députés à le soutenir dans cette tâche périlleuse.

"Pour continuer l'effort, le soutien de nos partenaires européens et du FMI est nécessaire (...) ainsi que l'application d'un nouveau programme d'ajustement budgétaire, qui aura comme objectif de faire face d'une manière plus efficace et plus rapide au problème des finances publiques et à l'amélioration de la compétitivité", a déclaré M. Papademos dans son discours de politique générale devant le Parlement.

"La principale tâche de ce gouvernement (...) est de mettre en oeuvre les décisions du sommet (européen du 27 octobre, NDLR) et d'appliquer la politique économique liée à cette décision", a dit le Premier ministre nommé jeudi suite à un accord politique entre les socialistes, la droite et l'extrême droite pour former un gouvernement de coalition afin de tenter d'éviter une faillite au pays.

Sur la mise en application de la décision de Bruxelles, M. Papademos a indiqué qu'un nouvel accord de prêt devrait être approuvé par le Parlement "avant la fin de l'année", les détails de l'accord d'échange d'obligations (PSI en anglais, pour private sector involvement) avec les banques devant être annoncés "immédiatement".

Selon M. Papademos, "l'application efficace du PSI va entraîner d'une part la réduction du montant des intérêts de la dette publique (...) dès 2012, ce qui va entraîner la réduction du déficit public". D'autre part la Grèce "n'aura pas besoin de mesures additionnelles pour 2013 et 2014", a-t-il assuré.

Pour son premier discours devant le Parlement, d'une durée de 35 minutes, M. Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne au profil sérieux, s'est exprimé devant une chambre pleine, au premier rang de laquelle siégeait son prédécesseur, le socialiste Georges Papandréou.

"J'assume la responsabilité au moment le plus difficile de l'histoire moderne du pays, tout seul je ne peux pas y arriver", a-t-il dit aux députés.

Il a souligné que "malgré les sacrifices du peuple, l'évolution de la crise est toujours incertaine".

Le vote de confiance au Parlement doit intervenir mercredi, à l'issue de ce débat programmé pour trois jours au total.

"Personne ne veut que le pays ne sorte de l'Euro", a-t-il dit aux députés en les appelant à voter favorablement.

"Le pays peut être sauvé, cela dépend de nous", a-t-il également lancé après avoir détaillé les mesures qu'il envisage de lancer: réduction de la fonction publique par la mise en chômage technique de salariés du public, une réforme de la justice, une réforme fiscale, une loi simplifiant les exportations.

M. Papademos a prévu que le déficit public du pays en 2011 serait réduit "aux alentours de 9%" du PIB, après avoir été de 10,6% en 2010 et de 15,7% en 2009. Soit au-dessus des objectifs fixés initialement à la Grèce par ses créanciers.

Si le pays veut rattraper son retard, et rester dans le tempo des objectifs d'assainissement fixés par ses créanciers, il devra en effet accélérer les efforts.

Néanmoins le Premier ministre n'a pas donné l'objectif officiel de réduction du déficit public pour 2012, qui sera inscrit dans le projet de budget devant être adopté avant fin décembre par le Parlement.

Selon le pré-projet du budget d'Etat élaboré par le précédent gouvernement socialiste début octobre, le déficit public du pays devrait se réduire à 6,8% du PIB en 2012.

Pour préparer ce discours clé, M. Papadémos s'est entretenu au cours du week-end avec les partenaires et créanciers du pays, Jean-Claude Juncker, Manuel Barroso, Herman Van Rompuy à Bruxelles, Angela Merkel à Berlin et Nicolas Sarkozy à Paris.

Malgré des protestations ici et là, le nouveau Premier ministre, à la tête d'un gouvernement qui va de l'extrême droite aux socialistes, ne devrait avoir aucun mal à obtenir un vote de confiance au Parlement, fort désormais d'une majorité théorique de 254 députés sur 300 sièges.

Mais il fera face jeudi à son premier test social, avec les manifestations de la gauche commémorant la répression, le 17 novembre 1973, de la révolte estudiantine contre la junte des colonels, un anniversaire axé ces dernières années sur la dénonciation de l'austérité.

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