Le groupe sidérurgique ArcelorMittal a annoncé mardi la fermeture de son aciérie de Madrid au cours d'un comité d'entreprise européen extraordinaire, a indiqué à l'AFP le représentant du syndicat français CFDT à ArcelorMittal.
"La direction nous a annoncé la fermeture à durée indéterminée du site de Madrid", qui emploie 325 personnes, a dit Edouard Martin, le délégué de la CFDT.
"ArcelorMittal ne veut pas que l'on dise qu'il s'agit d¹une fermeture définitive et nous a expliqué qu'un redémarrage du site restait possible dans six ans si le marché le permettait", a poursuivi le syndicaliste. "La direction nous a toutefois indiqué qu'elle n'avait pas prévu de budget pour maintenir l'outil de production en état", a-t-il toutefois déploré.
Les quelque 300 salariés du site madrilène seront reclassés, dont une centaine dans le bassin de Madrid. Le reste des salariés sera affecté sur des sites de production d'ArcelorMittal en Espagne, parfois éloignés de 400 kilomètres de la capitale.
Dès lundi, la direction du géant de l'acier avait indiqué, dans une déclaration écrite, "envisage(r) de prolonger pour une période indéfinie l'arrêt du four électrique et de la production d'acier associée sur son site de Villaverde (Madrid)", à cause de "la faiblesse persistante du marché de la construction espagnole et l'absence de tout signe de redressement à court terme". Elle a affirmé être en mesure "d'offrir à chacun des employés qui pourraient être concernés un emploi au sein du groupe en Espagne".
Interpellé par les représentants syndicaux sur d'éventuelles nouvelles annonces de fermeture de sites en Europe, la direction d'ArcelorMittal a refusé de s'engager à ne pas fermer de nouvelles usines, selon Edouard Martin.
Selon le représentant de la CFDT, les dirigeants d'Arcelormittal ne se sont pas montrés "très optimistes" sur l'avenir de l'aciérie de Schifflange, au Luxembourg, tout en refusant de se prononcer sur la réouverture de ce site qui est à l'arrêt depuis le mois d'octobre 2011.
"Nous craignons malheureusement que l'on nous annonce dans les prochains mois d'autres fermetures de sites qui ne répondent pas aux critères de rentabilité du groupe", a affirmé M. Martin. "Il y a le Luxembourg, mais aussi la Pologne et la République tchèque", a-t-il dit en dénonçant "la stratégie" de restructuration d'Arcelor de ses produits long carbone en Europe.
Quelque 630 salariés sur un total de 6.000 quitteront la filiale tchèque du sidérurgiste à Ostrava (nord-est) d'ici à la fin du mois dans le cadre d'un plan de départs volontaires, lancé afin d'augmenter la compétitivité du site, a-t-on ainsi appris mardi auprès du groupe.
Selon les informations communiquées mardi par le groupe sidérurgique, le marché européen aurait une capacité de production de 90 millions de tonnes alors qu'il n'en consommerait que 60 millions.
En Belgique, ArcelorMittal a annoncé l'an dernier la fermeture de deux haut-fourneaux à Liège (sud-est) pour les mêmes raisons.