La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde s'attend à une hausse de la contribution des membres de l'institution de 400 milliards de dollars au minimum, a-t-elle déclaré dans un entretien à la presse internationale.
"400 milliards de dollars ou plus. Et cela signifie sans limite", a déclaré Mme Lagarde, interrogée sur ses attentes concernant l'ampleur de la hausse des fonds du FMI à venir, selon un extrait publié en ligne par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).
"Mon espoir est que nous allons atteindre une masse critique cette semaine", a ajouté Mme Lagarde.
Outre le quotidien allemand, le journal japonais Nikkei, le brésilien Estado et l'italien Il Sole 24 Ore publiaient l'entretien.
"Nous sommes déterminés à faire ce qui est en notre pouvoir et je suis disposée à laisser la question ouverte pendant quelques semaines, certains pays ayant besoin de plus de temps pour obtenir l'approbation" de leurs parlements, a aussi dit Mme Lagarde, selon un extrait publié par Il Sole 24 Ore.
L'apport des Etats-Unis, réticents à remettre au pot, "pourrait prendre d'autres formes" qu'une contribution en liquide, concède la directrice générale dans un autre entretien, publié par le quotidien français Le Monde dans son édition datée de mercredi. Elle évoque "par exemple des +swaps+ entre la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE)".
En décembre dernier, le FMI avait évoqué un besoin de l'ordre de 600 milliards de dollars mais "aujourd'hui le risque est moindre", explique-t-elle dans les colonnes du Monde.
Dans un communiqué lundi soir, Mme Lagarde a appelé les Etats membres de son institution à suivre l'exemple du Japon, qui a promis qu'il fournirait au FMI 60 milliards de dollars supplémentaires.
La Française s'est également montrée dans le FAZ soucieuse de la situation des banques espagnoles, évoquant "l'insuffisance de la capitalisation des banques espagnoles (et) le niveau de leurs réserves et la manière dont elles évaluent leurs avoirs".
Jugeant qu'investisseurs et marchés sont "par nature presque toujours préoccupés", Mme Lagarde a estimé que dans le cas de l'Espagne c'est la faiblesse de la croissance qui inquiète.
De manière générale l'Europe "n'est pas tirée de l'ornière", a-t-elle estimé auprès du Monde.
Elle a également suggéré à la BCE de ménager un espace pour la croissance, en relâchant davantage sa politique monétaire.
"Nous voyons de très bonnes raisons pour un relâchement de la politique monétaire dans des pays dans lesquels l'inflation est sous contrôle. Il y a de la marge de manoeuvre", a-t-elle dit.
Mme Lagarde a aussi estimé une nouvelle fois que les responsables européens devaient permettre aux fonds d'aide européens, le FESF et son futur successeur, le MES, de prêter directement aux Etats et aux banques de la zone euro.
"J'ai proposé l'idée en juillet (2011) et elle avait été rejetée. Mais nous persévérons", a-t-elle dit au quotidien italien.