Le commerce extérieur de la Chine a été fortement excédentaire en avril mais la croissance des échanges s'est encore ralentie, surtout en raison de la faiblesse des importations, tandis que les exportations continuaient de souffrir de la crise en Europe.
Selon les chiffres publiés par les douanes chinoises, l'excédent commercial s'est élevé à 18,42 milliards de dollars en avril, largement supérieur aux prévisions des analystes et à celui de 5,35 milliards de dollars du mois de mars.
Les exportations ont progressé moins vite que le mois dernier, de 4,9% sur un an à 163,25 milliards de dollars, mais surtout les importations n'ont augmenté que de 0,3%, à 144,83 milliards de USD.
La Bourse de Hong Kong a terminé en baisse de 0,51% et celle de Shanghai en quasi stagnation, à +0,06%, après l'annonce de ces chiffres.
La quasi stagnation des importations reflète la faiblesse persistante de la demande intérieure en Chine, où le gouvernement souhaite pourtant la voir prendre le relais d'une croissance jusqu'ici très axée sur les exportations et l'investissement.
La faiblesse des importations "montre une réelle faiblesse dans l'économie chinoise", a déclaré Alistair Thornton, économiste chez IHS Global Insight à Pékin, jugeant cela "inquiétant".
Ce manque de vigueur de la demande intérieure est notamment dû aux restrictions pesant sur le marché immobilier.
"Le maintien de (ces) restrictions signifie que l'investissement des entreprises, au moins dans certains secteurs, va rester faible", a souligné Zhu Haibin, économiste de la banque JP Morgan basé à Hong Kong, qui fait référence à la sidérurgie et au BTP notamment.
Les exportateurs chinois sont eux exposés à la crise de la dette en Europe, leur premier débouché, ainsi qu'à la relative faiblesse de la reprise économique aux Etats-Unis.
Pour les quatre premiers mois de l'année, la Chine, premier exportateur mondial, enregistre un excédent de 19,3 milliards de dollars, ont précisé les douanes.
Les exportations sur cette période sont en progression de 6,9% à 593,24 milliards de dollars et les importations en hausse de 5,1% à 573,94 milliards de dollars.
Les échanges avec l'UE n'ont progressé que de 0,3% sur la même période, selon les douanes.
Le commerce extérieur de la Chine avait opéré un retour à un excédent en mars, une surprise pour les analystes qui tablaient alors sur un nouveau déficit.
En février, la Chine avait enregistré son déficit commercial le plus important en plus d'une décennie.
La faiblesse de la hausse des échanges extérieurs de la Chine contribue à un net tassement de la croissance de son PIB, à 8,1% au cours du premier trimestre, contre 9,2% pour l'ensemble de 2011.
Face à cette situation, le gouvernement a pris depuis la fin de l'année dernière des mesures pour relancer l'activité.
En décembre et en février, la banque centrale chinoise a ainsi abaissé le taux de réserves obligatoires des banques, augmentant de ce fait la quantité d'argent que ces dernières peuvent prêter.
"A l'avenir, il y aura davantage de facilités pour le crédit ainsi que des mesures plus structurelles, comme des baisses de taxes et davantage d'investissement dans le logement social", prédit Qu Hongbin, principal économiste pour la Chine de la banque HSBC.
"La Chine est toujours dans une phase de reprise graduelle" vers plus de croissance "mais la situation reste fragile", a estimé pour sa part M. Zhu.
Les incertitudes quant à la situation économique mondiale conduisent les investisseurs à hésiter à s'engager sur le long terme.
"Les chiffres des prêts accordés en mars étaient élevés mais si vous regardez leur composition il s'agit surtout de prêts à court terme", a relevé M. Zhu.
La Chine doit publier vendredi les chiffres de l'inflation, des investissements, de la production industrielle et des ventes de détails pour le mois d'avril.
Les investissements en capital fixe représentent plus de la moitié du Produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale.