Les prix à la pompe ont continué à baisser la semaine dernière après leurs sommets de mars-avril, rendant superflu pour le moment leur blocage promis par François Hollande pendant sa campagne, une mesure qui devrait être toutefois activée s'ils se remettaient à grimper.
Le litre de gazole, carburant préféré des Français (plus de 80% des ventes), est descendu à 1,4023 euro, contre un record historique de 1,4584 euro à la mi-mars, selon les relevés hebdomadaires publiés lundi par le ministère du Développement durable.
L'essence sans plomb 95 (environ 15% des ventes de carburant) est passée sous le seuil de 1,6 euro à 1,5815 euro, contre un pic de 1,6664 euro à la mi-avril.
Enfin, le sans plomb 98 (5% de la consommation) est retombé à 1,6402 après un sommet à 1,7121 euro début avril.
Ces chiffres sont des moyennes nationales calculées par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) à partir de données fournies par les stations-service.
Cela reflète une chute des cours du pétrole brut depuis plusieurs semaines, elle-même liée à un apaisement relatif des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et à la dégradation des perspectives économiques mondiales.
Ce mouvement, s'il se prolonge, va bousculer les premières mesures programmées par le président François Hollande, qui a fait de la lutte contre la cherté des carburants une priorité de son début de mandat.
Avant son élection le 6 mai, et alors qu' essence et gazole volaient de record en record, il s'était engagé à bloquer les prix à la pompe durant trois mois, via un décret qui serait pris avant la fin juin.
Mais mercredi, le député Michel Sapin, chargé du projet dans l'équipe Hollande, a précisé qu'il n'y aurait pas de gel tant que les prix des carburants reculeraient, histoire de ne pas priver les consommateurs de cette baisse bienvenue.
Cependant, M. Sapin a assuré que le blocage serait bien appliqué en cas de remontée des prix à la pompe. Et dans tous les cas, la fiscalité des carburants sera revue avec la réintroduction d'une taxe flottante, à l'image de l'ex-TIPP flottante. Enfin, il a annoncé une analyse des marges et des prix à la pompe afin de vérifier si les baisses du brut sont répercutées autant que les hausses.