Une majorité relative (47%) des Européens sont d'avis que, pour sortir de la crise, l'UE et ses Etats membres doivent concilier réduction des dépenses publiques et mesures de relance, selon un sondage rendu public mardi par le Parlement européen mais revu mercredi par cette institution.
Cette opinion recueille une majorité relative d'opinions dans la totalité des 27 Etats membres, selon ce sondage "Eurobaromètres" réalisé en mars auprès de 26.593 Européens de plus de 15 ans par l'institut TNS opinion.
Seuls 25% des sondés préféreraient que l'accent soit mis uniquement sur la relance et 23% uniquement sur la réduction des déficits.
Sur cette dernière question, les positions divergent toutefois suivant les pays. Ainsi les Grecs préfèrent la relance (34%) à l'austérité (20%), et 44% les deux à la fois. A l'inverse, les Français et les Allemands, dans des proportions quasiment similaires, préfèrent la rigueur (31% et 30%) à la relance (18 et 21%), et 45 à 46% les deux à la fois.
Dans l'ensemble de l'UE, 55% des sondés souhaitent que les Etats membres se coordonnent pour répondre à la crise. Cette proportion monte à 61% pour les peuples partageant l'euro, mais baisse à 43% dans les pays hors zone euro.
Lorsqu'un Etat est en difficultés financières, 80% des Européens jugent normal que les autres pays conditionnent leur aide au respect de règles fixées en commun et 72% qu'en cas de non respect de ces règles, des sanctions soient automatiquement appliquées.
L'idée de mutualiser les dettes publiques européennes par le biais d'euro-obligations est approuvée par 44% des sondés --en tout cas parmi ceux qui, au sein de l'échantillon, vivent en zone euro et ont entendu parler de ce dispositif. 25% y sont opposés et 31% n'ont pas d'opinion sur la question.
Dans un premier temps, le Parlement avait indiqué mardi que cette idée était plébiscitée par les deux tiers des sondés ayant entendu parler de ce dispositif.
La publication de cette enquête survient alors qu'un vif débat entre austérité et relance anime les dirigeants européens, qui se réunissent en sommet mercredi à Bruxelles pour explorer les voies d'une relance de la croissance, avec en toile de fond la persistance de la crise grecque.