L'euro continuait sa chute jeudi face au billet vert, à des niveaux plus vus depuis près de deux ans et s'approchant du seuil de 1,25 dollar, dans un marché toujours hanté par le spectre d'une sortie de la Grèce de la zone euro et guère rassuré par le sommet européen de la veille.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l'euro valait 1,2547 dollar contre 1,2582 dollar mercredi vers 21H00 GMT, après avoir glissé jusqu'à 1,2516 dollar vers 08H00 GMT, son plus bas niveau depuis début juillet 2010.
La monnaie unique accentuait ainsi le net repli entamé la veille, le sommet informel des dirigeants de l'Union européenne mercredi soir à Bruxelles n'étant pas parvenu à apaiser les inquiétudes du marché.
"Ce sommet a été une véritable déception", aucune nouvelle mesure pour la croissance n'étant esquissée, "alors qu'il semble évident que l'Allemagne est encore très loin de soutenir l'idée d'une plus grande solidarité budgétaire" au sein de la zone euro, observait Steen Jakobsen, économiste chez SaxoBank.
Les dirigeants ont ainsi envoyé des messages contradictoires sur les mesures à prendre pour contrer la crise, le président français François Hollande s'opposant à la chancelière allemande Angela Merkel sur la question des euro-obligations.
Les participants se sont néanmoins entendus pour réaffirmer leur soutien à l'adhésion de la Grèce à l'euro aussi longtemps qu'Athènes maintiendra ses engagements de réformes structurelles.
"Mais ces propos largement attendus ne sont pas exactement rassurants, puisqu'il est probable que de telles déclarations seront faites (par les dirigeants européens) jusqu'à la veille d'une sortie effective de la Grèce" de l'Union monétaire", ironisaient les analystes de Commerzbank.
Dans ce contexte, les investisseurs plébiscitaient les actifs jugés les plus sûrs, tel le dollar ou le yen, mais aussi les obligations allemandes, dont le rendement est tombé jeudi à un nouveau plus bas historique.