Les actionnaires de France Télécom, dont l'Etat, ont refusé la baisse du dividende versé au titre de l'année 2011 demandée par les syndicats, lors de l'Assemblée générale du groupe qui a été précédée par une manifestation de près de 200 salariés, mardi à Paris.
Les actionnaires du groupe détenu à près de 27% par l'Etat, ont été 93,7% à voter pour le maintien du dividende à 1,40 euro par action, et la résolution pour la baisse de celui-ci à un euro a été rejetée à une large majorité.
Le montant des dividendes avait en effet fait l'objet de deux projets de résolutions différents: l'un du conseil d'administration demandant de maintenir le versement à 1,40 euro, comme chaque année depuis l'exercice 2008, l'autre des représentants des salariés actionnaires de l'entreprise proposant de ramener le dividende à un euro.
Le personnel, qui détient 4,6% du capital, est le deuxième actionnaire du groupe derrière l'Etat.
Les syndicats espéraient que l'Etat renoncerait à une partie de son dividende et voterait leur proposition. A l'issue du vote, la CFE-CGC/Unsa, a ainsi interpellé "le véritable décideur" qui est l'Etat, sur son rôle et ses responsabilités dans la politique de l'entreprise.
"En refusant de baisser le dividende, le gouvernement commet la première faute politique du nouveau quinquennat. A quoi bon +un ministère du redressement productif+ si c'est pour continuer de faire de France Télécom une vache à lait enterrant un peu plus la filière télécom ?", a ainsi déclaré à l'AFP, Sébastien Crozier, président du syndicat CFE-CGC/Unsa.
"Pour la 3ème année consécutive, France Télécom versera un dividende supérieur (4,4 milliards) à son bénéfice net (3,7 milliards). Cette politique obère assurément la capacité de l'entreprise à préparer son avenir", a ajouté le syndicaliste.
Lors de cette assemblée, le PDG de France Télécom Stéphane Richard avait préalablement indiqué aux actionnaires que le groupe "avait atteint tous ses objectifs financiers en 2011" et qu'il lui semblait donc "normal de tenir son engagement" sur le montant du dividende.
Il avait ajouté que le conseil d'administration recommandait de rejeter la proposition de résolution des syndicats.
En ce qui concerne le prochain exercice, M. Richard a en revanche indiqué son souhait d'ajuster le montant du dividende pour tenir compte de la conjoncture.
Avant l'Assemblée générale, 200 salariés d'Orange-France Télécom ont manifesté à l'appel des syndicats CGT, CFDT, SUD et CFE-CGC/Unsa devant le Palais des Congrès à Paris.
"Les salariés font des efforts, pas les actionnaires. Notre PDG, Stéphane Richard, privilégie les revenus du capital alors que les richesses devraient d'abord aller vers le travail", a affirmé à l'AFP Norbert Monforte de la CGT, premier syndicat du groupe.