Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a affirmé qu'une sortie de la Grèce de la zone euro ne faisait pas partie de ses "hypothèses de travail" car elle aurait "d'énormes retombées négatives", dans un entretien au Süddeutsche Zeitung de lundi.
"Une sortie de la zone euro ne fait pas partie de mes hypothèses de travail (...) Une exclusion de ce pays ne règlerait pas les problèmes de la zone euro. Au contraire. La réputation des pays membres en serait grandement ternie dans le monde, il y aurait d'énormes retombées négatives", a-t-il assuré.
Il a toutefois rappelé qu'Athènes devait avant tout se sauver elle-même. "Je ne veux pas minimiser les problèmes créés par la Grèce. La Grèce est toujours dans l'obligation d'apporter des résultats concrets", a-t-il ajouté.
Il a sévèrement critiqué ceux qui banalisent cette idée, comme le ministre allemand de l'Economie Philip Rösler - même s'il n'est pas nommé - qui avait estimé il y a une semaine que le scénario d'une "sortie de la Grèce de la zone euro (avait) perdu de son horreur il y a longtemps".
"Ceux qui pensent résoudre les problèmes de la zone euro ainsi, en excluant ou en laissant tomber la Grèce, n'ont pas bien identifié les raisons de la crise", a jugé le Luxembourgeois.
"On ne devrait pas évoquer cette hypothèse juste pour servir son petit discours de politique intérieur mesquin", a encore ajouté le chef des ministres des Finances de la zone euro.
M. Juncker est également revenu sur les déclarations du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, de la chancelière allemande, Angela Merkel, du président français, François Hollande, et du chef du gouvernement italien, Mario Monti, qui ont tous, cette semaine, assuré vouloir faire tout ce qui est possible pour préserver la stabilité de la zone euro.
"La zone euro est arrivée à un point où nous devons faire comprendre clairement par tous les moyens possibles que nous sommes fermement décidés à assurer la stabilité de l'union monétaire", a-t-il expliqué.
"Personne ne doit douter de la volonté des forces impliquées à démontrer leur détermination", a-t-il conclu.