Le tribunal de commerce de Rouen a mis mardi sa décision en délibéré au 2 octobre concernant l'avenir de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne en redressement judiciaire depuis janvier, a-t-on appris auprès de la direction et de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC.
"Même si le spectre de la liquidation existe toujours, l'espoir demeure d'un avenir industriel pour la raffinerie", a déclaré, à l'issue de l'audience, Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale, devant des salariés et des élus de gauche venus les soutenir. "Il manque encore des pièces à fournir et des éclaircissements à apporter", a-t-il ajouté.
Les deux candidats déclarés à la reprise, Alafandi Petroleum Group (APG) basé à Hong Kong et NetOil dont le siège est à Dubaï ont défendu leur projet devant le tribunal. Ces deux groupes, dont la crédibilité suscite de nombreuses interrogations, prévoient au moins le maintien des 550 emplois que compte cette raffinerie, APG s'engageant pour sa part à lourdement investir sur le site.
A la direction de la raffinerie, on assure que le délai accordé par le tribunal donne "plus de chances" à une issue favorable. "Il doit permettre aux candidats d'apporter des preuves tangibles de leurs capacités financières et techniques et d'obtenir les autorisations administratives nécessaires", a déclaré Philippe Billant, directeur de la raffinerie.
De leur côté, les représentants d'APG, qui s'étaient retirés du dossier vendredi avant de se raviser le lendemain, ont assuré qu'ils se conformeraient à ces demandes d'ici le 2 octobre. "Tous les choses administratives qui n'ont pas été faites jusqu'alors vont être faites", a assuré Sayad Abouzeid, membre de la direction du groupe.
Cette raffinerie, ouverte en 1929, a été placée en redressement judiciaire le 24 janvier à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse. Arrêtées courant janvier, les activités ont repris temporairement à la mi-juin après la signature d'un contrat ponctuel avec Shell, qui fut longtemps propriétaire du site avant de le céder en 2008 à Petroplus.