Le groupe automobile Fiat a le "devoir d'expliquer" très rapidement sa stratégie pour l'Italie, a estimé lundi la ministre italienne du Travail Elsa Fornero, après une annonce du constructeur suggérant qu'il pourrait revoir à la baisse ses activités dans le pays.
Mme Fornero a requis une "rencontre urgente" avec le directeur général de Fiat Sergio Marchionne, suite à l'annonce jeudi par le groupe qu'il entend tourner la page sur son concept de "Fabbrica Italia" et dévoiler une nouvelle ligne stratégique fin octobre.
"Le gouvernement ne peut pas imposer ses choix à une entreprise privée. Nous ne pouvons pas +convoquer+ l'administrateur délégué au ministère. Mais nous lui avons demandé un engagement précis: qu'il nous dise ce qu'il entend modifier dans le contenu du plan Fabbrica Italia", a expliqué Mme Fornero dans un entretien au quotidien La Repubblica.
"Marchionne ne peut pas se dérober. Il le doit non seulement au gouvernement et à ses actionnaires mais surtout aux employés de Fiat et aux milliers de familles qui vivent grâce à Fiat. Et il le doit aussi à l'Italie", insiste la ministre.
"Nous avons à coeur que Fiat défende et relance sa production et ses investissements en Europe", souligne-t-elle.
Fiat s'est attiré une volée de critiques et de demandes de clarification depuis jeudi en annonçant qu'il prenait ses distances avec "Fabbrica Italia" en raison de la profonde crise qui frappe le marché automobile.
Ce concept, lancé en avril 2010, prévoyait 20 milliards d'euros d'investissements et la production de 1,4 million de véhicules en Italie en 2014. Le groupe avait déjà annoncé renoncer à ce concept en octobre 2011.
"Les choses (...) ont profondément changé depuis avril 2010. Le marché automobile européen est entré dans une grave crise et celui de l'Italie s'est effondré au niveau de celui des années 70. Il est donc impossible de se référer à un projet datant de deux ans et demi", expliquait le constructeur dans un communiqué.
Fiat soulignait que sa priorité est de "croître et de devenir plus compétitif", tout en affirmant qu'il n'est pas question "d'oublier l'importance de l'Italie et de l'Europe".