Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a appelé les parlementaires européens à poursuivre le processus de nomination du Luxembourgeois Yves Mersch à son directoire tout en admettant qu'il y a un manque flagrant de femmes aux postes décisionnaires.
"La crise financière a été traitée par des hommes", a-t-il reconnu, jugeant qu'il était "grand temps de changer" cela et promouvoir des femmes aux postes les plus élevés.
Mais ce n'est pas la BCE qui décide de proposer telle ou telle personne pour son directoire, a-t-il rappelé, lors de son audition devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, retransmise par la télévision du Parlement.
Ce sont les Etats de la zone euro qui proposent un nom, qui doit ensuite recevoir l'aval de leurs partenaires et des parlementaires européens. La BCE est aussi consultée mais n'a pas de pouvoir décisionnaire.
La commission des affaires économiques du Parlement européen a décidé mi septembre de reporter l'audition du Luxembourgeois Yves Mersch, gouverneur de la banque centrale de son pays, pour protester contre l'absence de femme dans la direction de la BCE comme son conseil des gouverneurs, soit 23 postes, bloquant de fait sa nomination.
Or le poste qu'il doit pourvoir est vacant depuis fin mai, une situation dont pâtit la BCE, ont fait valoir à plusieurs reprises ses responsables.
La dernière femme à y avoir siégé en tant que membre du directoire était l'Autrichienne Gertrude Tumpel-Gugerell entre 1998 et 2011. Elle a été remplacée par le Belge Peter Praet, qui avait été préféré à la Slovaque Elena Kohutikova.