Le président de BAE Systems, Dick Olver, a blâmé la chancelière allemande Angela Merkel pour l'échec de la fusion de son groupe avec EADS, dans une déclaration publiée mardi aux Emirats arabes unis.
"Merkel a surpris Tom Enders (le patron d'EADS). Il ne s'attendais pas à la voir si négative à l'égard de la transaction. C'est elle qui a fait que l'accord n'a pas pu aller de l'avant", a déclaré M. Olver au quotidien The National d'Abou Dhabi.
M. Olver, qui était en visite à Abou Dhabi, a fermement défendu la logique commerciale de la transaction, qui aurait permis à BAE de contrôler 40% du nouveau géant de la défense et EADS 60%.
"Cela aurait créé la plus compétente, la plus compétitive et la plus avancée sur le plan technologique des sociétés de défense dans le monde", a-t-il argumenté.
"Les Français l'ont voulue, mais pas les Allemands. Le gouvernement britannique a été extrêmement utile", a encore indiqué M. Olver en parlant des négociations qui ont précédé l'annonce du projet de fusion.
Le 10 octobre, l'avionneur européen EADS et le fabricant d'armes britannique BAE Systems ont renoncé à fusionner pour créer un géant qui aurait été le numéro un mondial du secteur devant l'américain Boeing, un échec que le patron d'EADS attribue à l'intransigeance de Berlin.
En fusionnant avec BAE, EADS espérait échapper à l'influence que Paris et Berlin exercent sur lui et accéder au plus grand marché de la défense au monde, les Etats-Unis, qui se méfient des entreprises publiques.
Londres a cherché à convaincre ses partenaires de réduire leur participation au capital pour préserver les relations privilégiées de BAE Systems avec le Pentagone.