Le groupe français de vins et spiritueux Pernod Ricard mise sur une croissance interne "proche de 6%" de son résultat opérationnel courant pour 2012-2013, soit moins que les 9% réalisés lors de l'exercice précédent, en raison d'un contexte économique "moins porteur".
"Comme prévu, le contexte macroéconomique est moins favorable (...) tant dans les marchés émergents que matures", commente le groupe qui a dévoilé ses prévisions à l'occasion de la publication de ses ventes trimestrielles.
L'environnement économique est "moins porteur" mais "nous avions donné le même objectif l'année dernière à la même époque", tempère Gilles Bogaert, directeur général adjoint en charge des finances, interrogé par l'AFP.
Au premier trimestre de son exercice décalé (de juillet à septembre), les ventes du numéro deux mondial du secteur, derrière le britannique Diageo, sont en hausse de 11% à 2,2 milliards d'euros.
Mais le groupe prévient déjà que le 2e trimestre "sera pénalisé" par un effet de bases de comparaison défavorables.
A la Bourse de Paris, l'action du groupe était en léger repli peu après l'ouverture (-0,56% à 84,11 euros), dans un marché en petite hausse (0,27%).
Par région, les ventes ont reculé en France de 8% au premier trimestre, en raison d'une hausse de 14% des taxes sur les alcools au 1er janvier qui a plombé la consommation des spiritueux (-2,5%) et plus particulièrement des anisés (-5,2%).
La bouteille de Ricard a par exemple augmenté de près de deux euros et se vend aujourd'hui 18 euros environ, selon M. Bogaert.
Dans le reste de l'Europe, les ventes sont stables (0%) tandis que les régions Amérique (+14%) et Asie (+20%) affichent des croissances à deux chiffres.
Les 14 marques phare du groupe, dont Absolut, Ballantine's, Ricard ou Havana Club, affichent conjointement une croissance interne de 7%. "L'ensemble de notre croissance vient de notre capacité d'augmenter les prix", commente le directeur financier.
Le groupe se dit par ailleurs "ouvert à des opérations ciblées, tactiques" d'acquisitions mais rien qui pourrait être de nature à transformer le groupe, souligne M. Bogaert.
A ce sujet, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a relevé d'un cran mardi la note de Pernod Ricard, pour la classer désormais en catégorie "investissement", saluant le succès de son programme de désendettement.
Enfin, s'agissant de la disparition mi-août de Patrick Ricard, fils de l'inventeur du pastis et président du groupe, M. Bogaert rapporte qu'"au-delà du choc émotionnel, la transition s'est très bien réalisée".
"La stratégie reste la même" et "le soutien de la famille au groupe indéfectible".
Pernod Ricard a dégagé en 2011-2012 un bénéfice net en hausse de 10% à 1,2 milliard d'euros et un chiffre d'affaires en hausse de 8% à 8,2 milliards. La croissance interne du résultat opérationnel courant avait quant à lui dépassé les attentes, en progression de 9% à 2,1 milliards d'euros, contre 8% attendus.