François Fillon a défendu jeudi le choix de céder la branche Transmission et Distribution d'Areva aux groupes industriels Alstom et Schneider Electric, rejetant les accusations de favoritisme pour assurer que la procédure avait été "transparente".
"J'ai vu dans la presse qu'on nous accusait à ce sujet de patriotisme économique. Je voudrais faire une mise au point", a lancé le Premier ministre lors d'un discours devant les personnels du site Alstom de Reichsoffen, dans le Bas-Rhin.
"La procédure de sélection des offres a été parfaitement transparente et non discriminatoire. Nous avons reçu trois offres de grande qualité, nous les avons examinées, avec les dirigeants d'Areva, à la lumière de trois critères: le prix naturellement, mais aussi les projets industriels et les garanties sociales", a assuré le chef du gouvernement.
"Nous avons fait le choix de l'ambition industrielle. Le projet d'Alstom et Schneider présente certes l'inconvénient de séparer une activité existante en deux. Mais je ne crois pas que les structures industrielles doivent rester figées", a-t-il poursuivi.
"Lorsque l'on a la chance d'avoir deux grands champions européens il faut aider, chaque fois que c'est possible, en respectant les règles de la concurrence, à les renforcer".
"Je pense que les réorganisations permettent de donner à nos entreprises des perspectives d'avenir qu'elles n'auraient pas autrement", a-t-il poursuivi, ajoutant que le projet des deux industriels allaient permettre de constituer "le numéro un mondial de la moyenne tension".
"Ce sera un nouveau champion français et franchement je le dis, moi j'ai pas honte, lorsque cela est possible, de participer à la création d'un nouveau champion français".
"Sur le plan patrimonial, l'Etat réalise une bonne opération", a également assuré le chef du gouvernement.
"Et le fait que telle ou telle offre ait pu être légèrement supérieure sur le plan financier importe peu: l'essentiel était de privilégier les perspectives industrielles et les garanties sociales, sans brader les intérêts financiers de l'Etat, c'est ce que nous avons fait", a-t-il ajouté.
Le choix de l'Etat de céder la branche Transmission et Distribution (T&D) du groupe public Areva au tandem franco-français Alstom-Schneider a suscité mardi des accusations de favoritisme. Leur offre était en concurrence avec celles de l'américain General Electric et du japonais Toshiba, lequel a menacé de déposer un recours au Conseil d'Etat pour contester l'appel d'offres.
Les syndicats d'Areva ont également vivement attaqué ce choix et annoncé qu'ils le contesteraient devant les autorités de la concurrence européenne.