BERLIN (Reuters) - La filiale de Volkswagen (DE:VOWG_p) en France a adressé pendant des années des chiffres de ventes erronés au siège du constructeur en Allemagne afin d'enjoliver ses performances commerciales, rapporte vendredi Der Spiegel, en s'appuyant sur un rapport de commissaires aux comptes.
Ces derniers ont découvert des décalages de "plusieurs mois voire années" entre le moment où des voitures étaient immatriculées par leur propriétaire et celui où Volkswagen France disait les avoir vendues, alors que l'obtention d'une carte grise ne prend généralement que quelques semaines, écrit Der Spiegel. Dans certains cas, des véhicules enregistrés comme livrés à leur acquéreur ne faisaient même pas encore l'objet d'un contrat de vente, ajoute le magazine.
Des informations erronées auraient ainsi été transmises sur un total de près de 800.000 véhicules.
Cette pratique aurait débuté en 2010 et concerné les marques Volkswagen, Audi, Skoda et Seat.
Un porte-parole de Volkswagen au siège de Wolfsburg a refusé de répondre aux questions sur le sujet en disant que le constructeur "ne commente pas les documents internes".
Matthias Müller, président du directoire de Volkswagen, a reçu ce rapport le 24 avril et, en conséquence, a été annoncé le 10 mai le départ de Jacques Rivoal, président du directoire de Volkswagen Group France, affirme Der Spiegel. VW avait alors évoqué des "divergences stratégiques" pour expliquer ce départ.
Reuters n'est pas parvenu à joindre Jacques Rivoal vendredi.
Volkswagen est le premier groupe automobile étranger en France, avec plus de 12% de parts de marché des immatriculations de voitures neuves dans le pays.
(Andreas Cremer; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)