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Procès de l'ex-baron des bitcoins mardi à Tokyo

Publié le 09/07/2017 13:38
Le Français Mark Karpeles, président de la plateforme d'échanges MtGox, lors d'une conférence de presse, le 28 février 2014 à Tokyo (Photo . JIJI PRESS)

Le Français Mark Karpeles, président de la plateforme d'échanges MtGox, lors d'une conférence de presse, le 28 février 2014 à Tokyo (Photo . JIJI PRESS)

Le procès de l'ex-baron autoproclamé des bitcoins, le Français Mark Karpeles, débutera mardi prochain à Tokyo, mais malgré le scandale lié à la faillite de la plateforme d'échanges MtGox, le bitcoin est une monnaie virtuelle toujours plus tentante.

"Il attend son procès avec calme et va plaider non coupable", a déclaré cette semaine son avocat, Kiichi Iino, à l'AFP.

En liberté depuis un an, après avoir passé autant de temps en prison, Mark Karpeles, ex-patron de MtGox, est accusé d'enrichissement personnel par la création artificielle d'un million de dollars. Ce au détriment des véritables détenteurs de bitcoins dont sa société, implantée au Japon, gérait les actifs. Cette dernière a déposé le bilan début 2014.

Aujourd'hui âgé de 32 ans, il avait déjà été condamné en France en 2010 à un an de prison pour "accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données" de l'entreprise où il travaillait au moment des faits.

Dans le cas de MtGox, il a toujours affirmé que la plateforme avait été victime d'une attaque informatique extérieure, mais mi-septembre 2015, il a été mis en examen et emprisonné, après déjà 6 semaines de garde-à-vue, pour falsification d'informations et détournement d'une somme de 321 millions de yens (2,4 millions d'euros).

- 'Davantage de chefs d'accusation' -

Selon la police citée par la presse, il a dépensé cette somme pour l'achat de droits de logiciels, mais aussi pour s'offrir un lit de luxe dans son appartement loué 1,4 million de yens (10.900 euros) par mois ou pour se payer les services de prostituées.

Sa libération sous caution, en juillet 2016, "était essentielle pour pouvoir préparer sa défense", selon M. Iino

Ce Français, qui n'a pas souhaité parler à la presse depuis, est en revanche redevenu actif sur son compte Twitter, où il lui arrive même de poster des avis au sujet des bitcoins.

"Il va peut-être se défendre en japonais, à moins qu'il ne choisisse le français, ce qui ne serait pas un problème car il y a un interprète au tribunal", a indiqué l'avocat Iino.

"Idéalement, j'aimerais que le procès nous permette de comprendre ce qui s'est réellement passé au sein de MtGox, mais je ne m'attends pas à ce que nous obtenions les informations voulues", a indiqué à l'AFP Kolin Burges, un des possesseurs de bitcoins lésés.

"Je ne suis pas très content que le procès commence, car j'aimerais qu'il y ait davantage de chefs d'accusation", ajoute cet homme qui possédait "311 bitcoins dans MtGox", la grande majorité de son argent, un pactole "qui aurait valu environ 750.000 dollars aujourd'hui". Il espère que, finalement, "tous les créanciers recevront un petit pourcentage de leur argent".

- Petits malins -

Depuis cette affaire qui remonte à plus de trois ans, le bitcoin a fait grand débat au Japon et sa réputation a souffert, mais cette époque est désormais presque révolue. Une loi de mai 2015 lui a donné, ainsi qu'à d'autres moyens de paiement de ce type, un statut encadré de "monnaie virtuelle", ce qu'elle n'était pas auparavant.

Les plateformes d'échange, comme BitPoint (du groupe coté nippon Remixpoint) ou bitFlyer, doivent, pour pouvoir officier, recevoir un agrément des autorités.

Celles qui sont entrées dans cette activité se démènent pour promouvoir la monnaie dont le cours était ce vendredi au Japon égal à 284.110 yens (2.189 euros), un niveau qui paraissait inimaginable à l'époque MTGox.

Des magasins aussi réputés que la chaîne nippone de grandes surfaces d'électronique Bic Camera ou la compagnie aérienne Peach Aviation acceptent les paiements en bitcoins, ou sont sur le point de le faire.

Des jeunes, qui n'osent pas investir en Bourse, voient dans le bitcoin un moyen de thésauriser, étant rassurés, à tort ou à raison, par les messages vantant la sûreté offerte désormais par des sociétés moins obscures que ne l'était MTGox et dans un environnement légal clarifié.

Reste que, malgré ces précautions, les autorités et la presse mettent en garde régulièrement contre de petits malins qui vendent à des naïfs de faux bitcoins ne valant absolument rien.

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