L'indice des prix à la production a nettement accéléré en septembre en Chine, suggérant une vigueur inattendue de la deuxième économie mondiale à l'approche du congrès quinquennal du parti communiste au pouvoir.
L'indice des prix à la production a enregistré une hausse de 6,9% sur un an, tandis que l'indice des prix à la consommation ralentissait à +1,6%, a annoncé lundi le Bureau national des statistiques (BNS).
L'indice des prix sortie d'usine, qui reflète le dynamisme du secteur industriel, n'avait progressé que de 6,3% en août et de 5,5% lors des deux mois précédents. Sa forte progression dépasse les prédictions des économistes, qui tablaient en moyenne sur une hausse de 6,4% seulement, selon les analystes interrogés par l'agence Bloomberg.
Avant même la publication de ces chiffres, le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a indiqué dimanche que la croissance du PIB pourrait atteindre 7% au deuxième semestre, après 6,9% au premier. Ce qui donnerait un chiffre annuel nettement plus élevé qu'attendu par Pékin, qui a annoncé en début d'année une progression d'environ 6,5% pour 2017.
Le FMI a quant à lui annoncé la semaine dernière un relèvement de sa prévision pour l'ensemble de 2017, à 6,8% au lieu de 6,7% dans son estimation précédente.
La croissance chinoise était tombée l'an dernier à 6,7%, soit son plus faible résultat depuis un quart de siècle.
Quant au léger repli de l'indice des prix à la consommation, baromètre de la demande des ménages, il fait suite à une progression de 1,8% en août, après 1,4% en juillet et 1,5% en juin. Effet du calendrier (la fête de la mi-automne était tombée en août l'an dernier au lieu d'octobre cette année), les prix de l'alimentation ont reculé de 1,4% sur un an en septembre, a précisé le BNS. Les prix non-alimentaires ont en revanche progressé de 2,4%.
Du côté des prix à la production, les progressions sont particulièrement sensibles en ce qui concerne l'énergie et les matières premières, avec des hausses à deux chiffres pour le pétrole, le charbon et la métallurgie.
Les experts supposent que ces hausses reflètent des réductions de capacités dans des industries telles que l'acier et le ciment, ainsi que des fermetures d'usines dans la région de Pékin à l'approche du XIXe congrès du Parti communiste chinois (PCC) qui s'ouvre mercredi. Les autorités chinoises ont pour habitude de fermer les usines à l'occasion de grands rendez-vous politiques afin de préserver le bleu du ciel sur les images retransmises par les télévisions.
"L'économie semble avoir de l'élan, la politique monétaire est restée accommodante à l'approche du congrès du parti et le nettoyage écologique a réduit l'offre de matières premières", observe l'économiste Shen Jianguang, de la firme Mizuho Securities Asia à Hong Kong. "Mais ce n'est pas durable, la lutte contre l'endettement reprendra le dessus après le congrès", a-t-il déclaré à Bloomberg.