La Bourse de New York était en passe jeudi de clôturer 2009 non loin de ses plus hauts niveaux de l'année, à l'issue de plusieurs mois d'un spectaculaire rebond, puisqu'elle était tombée au printemps au plus bas depuis plus de dix ans.
Si les indices ont un peu patiné au cours de la dernière semaine de l'année, les analystes s'accordaient à ne pas en tirer grande conséquence.
"Ce que l'on peut dire, c'est qu'il n'y a pas d'importantes prises de bénéfices, donc que les investisseurs sont assez à l'aise avec le niveau du marché actuellement. C'est plutôt un signe de confiance", souligne Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Dans des volumes d'échanges faibles, la dernière séance de l'année s'inscrivait dans le rouge jeudi: le Dow Jones abandonnait 0,55%, le Nasdaq, à dominante technologique, 0,30% et l'indice élargi Standard and Poor's 500 0,38% à la mi-journée.
Les indices restaient toutefois proches des pics de l'année, enregistrés autour de Noël.
L'amélioration progressive des indicateurs économiques a permis au marché d'entamer un impressionnant rebond après la crise financière: de l'ordre de 68% pour le S&P 500 entre son plancher du 6 mars et la fin de l'année. A 1.122,16 points jeudi vers 16H40 GMT, il s'affichait en hausse de 24,24% depuis le début de l'année.
Pour sa part, le Dow Jones enregistrait un rebond de près de 60% depuis son plancher de clôture, et de 19,53% depuis le 1er janvier, à 10.490,09 points. Le Nasdaq a, quant à lui, bondi de 44,85% sur l'année à 2.284,32 points.
2009 a été l'année des extrêmes. Le pessimisme exacerbé des trois premiers mois de l'année avait poussé les indices à leurs plus bas niveaux depuis le printemps 1997 pour le Dow Jones, l'automne 1996 pour l'indice élargi Standard and Poor's 500.
"On se débattait encore avec les complications liées à la faillite de la banque Lehman Brothers (en septembre), et le soutien de l'Etat à l'assureur AIG et aux banques", se remémore Nicholas Colas, de ConvergEx.
Mais il s'avère que 2009 a été "l'année où l'on a évité une deuxième Grande Dépression", souligne M. Colas.
Malgré tout, le marché reste une source de frustrations, observent les analystes de Bank of America-Merrill Lynch.
"2009 offre un maigre salut dans une décennie de déception", souligne David Bianco.
"Les investisseurs sont entrés confiants dans cette décennie avec la certitude que les actions étaient des actifs solides pour un investissement de long terme. Malheureusement, le secteur des grosses capitalisations américaines a affiché des pertes importantes", constate l'analyste, "un événement rare dans l'histoire des marchés boursiers dans le monde".
Il y a dix ans, le 31 décembre 1999, le Dow Jones était à presque 11.500 points. Et le pic historique d'octobre 2007, à 14.164,53 points, semble loin. Selon le Wall Street Journal, les années 2000, marquées par deux crises boursières, ont représenté la pire performance des marchés actions en presque 200 ans.
2010, selon Bofa-Merrill Lynch, pourrait être l'occasion de "sortir de la bulle du pessimisme": pour les observateurs du marché, l'élan devrait se poursuivre au moins pendant la première moitié de l'année prochaine.
"Il y a assez d'optimisme pour les résultats d'entreprises et les flux de trésorerie, sans compter que l'on va renouer avec la croissance au premier semestre", ce qui pourrait porter le marché à ses niveaux d'avant l'effondrement de Lehman Brothers, estime Nicholas Colas.
Pour les analystes, la grande interrogation porte sur la suite, quand s'évaporera "le sentiment d'euphorie venu de l'argent de la relance", observe Jeffrey Saut, de Raymond James Equities.