Produit en Bretagne, la plus importante association française gérant une marque collective de territoire, est devenu en 20 ans un poids lourd de l'économie bretonne et une structure sans équivalent en Europe.
Le bilan, célébré vendredi à Saint-Malo, est impressionnant. Lancé en 1993 par quelques chefs d'entreprise soucieux de l'avenir de la région, Produit en Bretagne réunit aujourd'hui 304 entreprises des cinq départements de la Bretagne historique - dont la Loire-Atlantique - aussi bien dans l'agro-alimentaire, les services que la culture.
Ensemble, ces entreprises représentent 100.000 emplois et un chiffre d'affaires cumulé de 15 milliards d'euros.
"Nous sommes la seule marque de territoire à avoir une telle polyvalence parmi nos adhérents", se réjouit Malo Bouëssel du Bourg, directeur de l'association qui emploie sept salariés. "Et nous nous sommes lancés dans l'aventure dix ans avant les autres" régions.
Même la grande distribution a trouvé sa place dès l'origine, aux côtés de l'agro-alimentaire, dans Produit en Bretagne, facilitant du même coup une large distribution des produits issus des entreprises membres. Et vendredi, à Saint-Malo, ses principaux représentants étaient invités pour une table-ronde: Michel-Edouard Leclerc, pour les centres éponymes, Serge Papin, PDG de Système U, Philippe Manzoni, président Intermarché alimentaire, et Jérôme Bédier, secrétaire général du groupe Carrefour.
Développement à l'international
ien que les demandes d'adhésion affluent, devenir membre de Produit en Bretagne n'est pas une sinécure. Pour preuve, 130 demandes de candidatures ont été déposées en 2012 mais seulement 28 acceptées après examen des dossiers et, au minimum, discussion avec les candidats sur leurs motivations, suivie d'un audit de leur entreprise (hygiène, sécurité, traçabilité, relations sociales...). "On demande aux candidats ce qu'ils pensent pouvoir apporter à l'association, à son réseau; qu'ils ne viennent pas seulement en consommateurs", souligne Malo Bouëssel du Bourg.
Le parcours est tout aussi exigeant pour être autorisé à arborer le logo de la marque, un phare posé sur une carte de la Bretagne, désormais apposé sur 4.000 produits.
"Nous avons décidé de monter d'un cran en exigence. Nous voudrions que, pour toute candidature, l'audit préalable porte sur l'environnement et la qualité, le social, mais aussi sur la notion de +culture et territoire+: que fait l'entreprise pour la culture sur son territoire?", développe le directeur.
Autre axe de développement: l'international. Produit en Bretagne a mis sur orbite, il y a 18 mois, Bretagne Excellence, une société dont l'objet est de promouvoir une liste limitée de produits bretons sélectionnés par concours - 48 à l'heure actuelle - pour l'étranger, sous une commande et facturation communes afin de faciliter les exportations des petites et moyennes entreprises.
"Les ventes ont vraiment débuté fin 2012 et nous avons de bons retours", se félicite Malo Bouëssel du Bourg. Les premiers contrats ont été conclus avec un partenaire libanais. Cibles principales: Europe (Belgique, Allemagne, Italie) et Asie, avec des débuts encourageants à Shanghaï.
Sans équivalent en Europe, Produit en Bretagne est régulièrement sollicité par d'autres régions françaises, intéressées par la démarche. Mais comme se plaît à le raconter son président, le producteur Jakez Bernard, la greffe ne prend pas si facilement: "ils ont du mal à comprendre qu'on puisse travailler, au sein de la même structure, avec son concurrent". "On a la chance d'avoir ici ce ciment de solidarité et d'appartenance à une même culture".